Tout fabricant doit respecter la forme prévue par le règlement européen sur l’information des consommateurs (dit INCO).
Une forme réglementée au niveau européen
L’information nutritionnelle est communiquée sous la forme d’un tableau dans lequel apparaissent obligatoirement la valeur énergétique, les quantités de matières grasses, d’acides gras saturés, de glucides, de sucres, de protéines et de sel présentes dans 100 g ou 100 mL de produit.
La valeur calorique : c'est la quantité d'énergie dans 100 g d'aliments exprimée en kilojoules (kJ) et en kilocalories (kcal) appelées plus couramment calories. 1 kcal équivaut à environ 4,19 kJ.
Les matières grasses comprennent des acides gras insaturés (monoinsaturés et polyinsaturés) et des acides gras saturés (à limiter) ; ces derniers sont explicités.
Les glucides regroupent les sucres complexes, comme l’amidon, et les sucres simples, comme le sucre de table ; ces derniers (à limiter) sont détaillés.
Les protéines sont nécessaires à l'entretien et au renouvellement de notre organisme, notamment des muscles.
Le sel
Pour en savoir plus : Ce que les aliments nous apportent.
Ces éléments peuvent aussi être exprimés en pourcentage des apports quotidiens de référence ou AQR pour 100 g ou 100 ml ou pour une portion de denrée. Il s’agit de valeurs repères définies par la réglementation permettant de couvrir les besoins de la population adulte. Dans ce cas, la mention « Apport de référence pour un adulte-type (8 400 kJ/2 000 kcal) » figure à proximité du tableau.
Les fabricants donnent aussi parfois les informations pour une portion, ce qui permet en théorie de savoir dans quelle mesure cette portion contribue à l’alimentation. Mais, attention ! Ce n’est pas forcément celles que vous avez l’habitude de consommer réellement (exemple : portion recommandée de 3 tranches de saucisson alors que vous en mangez une dizaine lors de l’apéritif). Voir Les portions à la loupe
Souvent, en plus de ces informations de base, les fabricants en rajoutent d’autres : teneurs en polyols, omégas 3, minéraux, vitamines, fibres etc… En particulier, ces indications supplémentaires sont obligatoires lorsque le fabricant communique sur la qualité nutritionnelle ou sur les bénéfices santé du produit. Cependant, cela n’est pas toujours très utile et cela peut conduire à des tableaux nutritionnels très compliqués comme celui-ci :
Lorsque la place est insuffisante sur l’emballage, les informations sont présentées sous forme linéaire et non sous la forme d'un tableau.
Certains aliments préemballés échappent à la déclaration nutritionnelle obligatoire. C’est, par exemple, le cas des produits emballés mono-ingrédient (comme la farine), du café, des tisanes, des boissons alcoolisées et des produits alimentaires commercialisés dans des emballages ou récipients dont la face la plus grande a une surface inférieure à 25 cm2.
Un tableau pour quoi faire ?
En général, les consommateurs ont beaucoup de mal à lire et à interpréter le tableau nutritionnel. Mais, si nous savons aller à l’essentiel, l’étiquetage nutritionnel peut nous aider à comparer les produits. En particulier si nous souhaitons limiter la quantité de sucre, d’acides gras saturés ou de sel dans notre alimentation.
Prenons l'exemple de deux goûters pour enfants, l’un au chocolat l’autre à la fraise.
En comparant, nous voyons que la recette « Beignet goût chocolat » contient plus de calories et qu’elle est presque 4 fois plus riche en acides gras saturés. Pour le goûter habituel des enfants, autant préférer la recette à la fraise…
Nous pouvons aussi utiliser l’étiquetage pour voir si un produit est véritablement « léger » comme l’affirme le fabricant. Prenons l'exemple de ces deux sucres :
On voit que le produit dit « de régime » est quasiment identique du point de vue nutritionnelle au produit standard ! L’étiquetage nous permet de prendre du recul vis-à-vis des promesses des fabricants.
Le logo Nutri-Score, un indice de qualité nutritionnelle visible en un coup d’œil
Pour de nombreux consommateurs, le tableau nutritionnel reste une information complexe qui ne leur permet pas d’avoir une appréciation globale de la qualité nutritionnelle du produit alimentaire. Depuis de nombreuses années la CLCV milite pour la mise en place d’une information nutritionnelle simplifiée complémentaire.
En 2016 et 2017, nous avons participé à des débats importants sur le choix d’un étiquetage nutritionnel simplifié en France, notamment en concertations avec d’autres associations de consommateurs, les différents ministères (Santé, Economie et Agriculture) ainsi que des professionnels de l’agroalimentaire. 3 systèmes différents ont été comparés lors d’une expérimentation en conditions réelles fin 2016, et le Nutri-Score apparaît comme le système le plus efficace. C’est aussi ce que montre la littérature scientifique à ce propos.
En octobre 2017, les pouvoirs publics français valident le Nutri_Score par un arrêté, chaque industriel est libre d’apposer le logo nutritionnel sur le packaging. Depuis, le Nutri Score convainc de plus en plus de professionnels français (plus de 80 industriels actuellement) et européens puisque la Belgique, puis l’Espagne ont annoncé leur volonté de le mettre en place.
Quelques explications sur le Nutri Score :
Le Nutri-Score est un score de qualité nutritionnelle, symbolisé par un A vert (meilleure notation) à E rouge (moins bonne évaluation). Il prend en compte dans le produits les éléments à éviter (comme le sel, les matières grasses, les sucres) et ceux à favoriser (tels les fibres, protéines et les fruits et légumes). Le consommateur souhaitant un produit de meilleure qualité nutritionnelle, peut donc comparer aisément plusieurs produits du même type et choisir rapidement le produit le mieux noté.
Un bémol cependant. Un fabricant ou un distributeur demeure libre d’apposer ou non le logo recommandé par les pouvoirs publics. Mais aussi d’en choisir un autre ! Certaines compagnies comme Coca-Cola Company, Mondelez International, PepsiCo ont notamment créé un autre logo, beaucoup moins clair pour les consommateurs et vont l’expérimenter, notamment sur sur les boissons.
Important à noter : pour une alimentation saine, associez nutrition et naturalité. Evitez les aliments ultra-transformés (multiplicité d’étapes de transformation, ingrédients purifiés, additifs et ajouts d’éléments que l’on ne trouve pas dans une cuisine).