1. Mettre tous ses déchets alimentaires au compost

Les épluchures et les restes de fruits ou de légumes crus ou cuits sont bien entendu les bienvenus. « Il est possible également d’ajouter des coquilles d’œufs, du marc de café, des sachets de thé, des restes de pâtes, de riz et de céréales cuits mais sans sauce, des fleurs fanées, des essuie-tout, des boîtes d’œufs en carton ou de petits cartons bruns », explique Juliette Nédellec, chargée de mission compostage et biodéchets au syndicat Emeraude*. En revanche, on évitera certains déchets organiques comme les restes de viande, de poisson, les os, les produits laitiers, les coquilles de fruits de mer, les huiles et les graisses et même le pain, qui peuvent dégrader la qualité du compost et attirer les animaux nuisibles (rongeurs notamment).

2. Ajouter trop de feuilles mortes ou de tonte en une seule fois

Si vous avez un jardin, les résidus de végétaux semblent avoir toute leur place dans le composteur, à condition que les tontes de gazon, les feuilles mortes ou les tailles des haies (en dehors du thuya qui acidifie le compost) soient ajoutées progressivement et en quantités modérées. Et pour cause : la règle d’or pour un bon compost est dans l’équilibre des apports. « Pour que les micro-organismes puissent décomposer la matière organique, il faut doser les apports dits « secs ou bruns » comme les feuilles mortes, les morceaux de carton, et les apports dits « humides » comme les restes alimentaires et les tontes de pelouse. Ainsi, à chaque apport de déchets « humides », il faut ajouter un volume équivalent de déchets « secs » », indique Juliette Nédellec.

3. Ne pas vérifier le taux d’humidité

Si vous possédez un composteur de jardin, un certain taux d’humidité est indispensable pour que la réaction chimique de décomposition se produise. S’il est trop sec, la décomposition peine à fonctionner et à l’inverse, trop humide, il dégage des odeurs nauséabondes. Pour vérifier son humidité, une astuce : celle d’en prendre une poignée. En la serrant, le compost doit rester compact. S’il est trop humide, il donne du jus. Trop sec, il s’effrite et ne s’agglomère pas. Pour rétablir l’équilibre, vous pouvez ajouter ce qui manque comme des feuilles mortes ou du carton en cas de forte humidité et des épluchures ou des tontes de gazon s’il est trop sec. Et aussi : il est important de le brasser pour l’aérer à l’aide d’un brasseur de compost ou d’un bâton à raison d’une fois par semaine.

4. Jeter ses coquilles d’œufs sans les écraser

À base de bicarbonate de calcium, les coquilles d’œufs sont des éléments très solides, qui mettent des semaines avant de se dégrader. Pour accélérer le processus, pensez à les casser ou à les écraser. Même conseil pour les épluchures d’agrumes, les peaux d’avocat ou d’ananas à couper en petits morceaux. Plus les déchets sont petits, plus la décomposition est facilitée.

5. Ajouter des sacs en plastique « biodégradables »

D’après l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dans un avis publié en octobre 2022, les matières plastiques des sacs qui se revendiquent « biosourcées, biodégradables ou compostables » peuvent ne pas totalement se dégrader dans les composteurs domestiques et pire, diffuser des substances comme des polymères, des monomères résiduels, des additifs ou des charges inorganiques. « Nous déconseillons aujourd’hui de les ajouter au compost. Leur dégradation complète n’étant pas assurée, ces matières et leurs produits de dégradation sont susceptibles de contribuer à une pollution de l’environnement et des aliments cultivés par les particuliers », indique Juliette Nédellec.

Le tri des biodéchets obligatoire en 2024

Selon l’Ademe, nous produisons chaque année en France près de 18 millions de tonnes de biodéchets (30% de notre poubelle sont constitués de déchets organiques). À partir du 1er janvier 2024, le tri des biodéchets deviendra obligatoire pour tous les particuliers. Ainsi, les ménages devront disposer d’une solution pour trier leurs déchets organiques, par le biais d’un composteur de jardin pour une maison, d’un lombricomposteur ou d’un composteur partagé en bas de l’immeuble pour un appartement ou d’un point de collecte dans un quartier.

* Le syndicat Emeraude regroupe 17 communes réparties sur les communautés d'agglomération Val Parisis et Plaine Vallée en région Ile-de-France. Ses principales missions sont la prévention, la collecte et le traitement des déchets ménagers et assimilés. – www.syndicat-emeraude.fr

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