Le Nutri-Score est un outil plébiscité par les consommateurs, 94 % des Français seraient favorables à ce qu’il devienne obligatoire. Facilement compréhensible avec ses cinq lettres et ses cinq couleurs, il leur permet de faire des choix éclairés. Il encourage également les industriels à revoir la composition de leurs recettes et à améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits.
Mais pour qu’il soit pleinement efficace, le Nutri-Score doit être présent sur tous les emballages sans exception. Un combat que la CLCV mène avec d’autres acteurs depuis plusieurs années.
C’est ainsi que nous accueillons comme une avancée majeure pour la santé publique et pour plus de transparence, le vote par l’Assemblée nationale, dans le cadre de l’examen du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, d’un amendement visant à le rendre obligatoire. Mais il y a un bémol, l’obligation ne s’appliquera pas à l’ensemble des produits, en sont exemptés les produits bénéficiant d’un signe national ou européen de qualité tels que l’AOP, l’AOC ou l’IGP.
Cette proposition d’exemption est regrettable et souligne l’importance de bien comprendre les objectifs du Nutri-Score et comment il est calculé, afin d’éviter les confusions. Même avec une AOP/AOC ou une IGP, un produit gras, sucré ou salé même traditionnel reste un produit gras, sucré ou salé. Par exemple, si les fromages ou les charcuteries (AOP ou non) sont majoritairement classés Nutri-Score D ou E (certains en C), c’est lié à leur richesse en graisses saturées et en sel. Ceci n’indique pas qu'ils ne doivent pas être consommés, mais qu’ils doivent l’être avec modération en accord avec les recommandations de santé publique.
Ce n’est pas parce qu’un produit est traditionnel, rattaché au terroir, produit selon un savoir-faire souvent ancestral et qu’il fait partie du patrimoine culinaire qu’il faut refuser aux consommateurs la transparence nutritionnelle et donc d’afficher le Nutri-Score.
Pour entrer en vigueur, cette mesure devra être conservée dans la version définitive du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026.
Crédit photo : Markus Mainka- stock.adobe.com