Moins bonne qualité nutritionnelle que les produits non ciblés enfant

Céréales, gâteaux ou boissons aux fruits pour enfant, certains de ces produits de nos enquêtes sont très sucrés, gras, salés et débordant d’additifs… et sont à éviter car ils sont moins bons que les produits classiques.

La CLCV demande aux industriels de réduire la quantité d’additifs, d’arômes, de sel, de matières grasses et de sucre dans les produits pour enfants afin qu’ils soient au moins de même qualité nutritionnelle que les produits équivalents non ciblés enfants.

A la recherche du Nutri-Score

Beaucoup des produits enquêtés, n’affichent pas le Nutri-Score, qui permettrait en un coup d’œil de connaître la qualité nutritionnelle globale du produit et de les comparer aux autres produits de la même famille.

Un profil nutritionnel pas aussi bon que ce que l’emballage indique

Bien souvent, les produits ciblés enfants présentent des mentions positives ou allégations nutritionnelles sur leur emballage : « sans conservateur », « sans arômes artificiels », « 100 % d’ingrédients d’origine naturelle », « riche en fruits », ... Ces mentions donnent au produit une image positive alors que son profil nutritionnel n’est pas forcément bon et qu’ils sont donc à consommer de façon occasionnelle.

Le top 3 des « mauvais élèves »

Les biscuits Lulu l’ourson fraise sont « riches en fruits » mais aussi en sucre : un biscuit de 30 g contient l’équivalent de presque 2 morceaux de sucre. Dommage que la marque n’affiche pas le Nutri-Score ! Pour ce produit, la note calculée est D, ce qui reflète notamment la quantité élevée de sucre. L’emballage indique également « sans conservateur – sans colorant » . Mais cela ne doit pas faire oublier la présence de 9 additifs ! La marque, qui a répondu à notre courrier, nous assure que ces additifs présentent tous un intérêt dans la recette : « le développement des gâteaux pendant la cuisson s’opère par l’utilisation de poudres levantes […] » ; « la texture moelleuse aérée […] s’obtient par l’utilisation de stabilisants et émulsifiants » ; « le fourrage fruit requiert l’emploi de gélifiant et correcteurs d’acidité » et « la viscosité de la pâte […] doit être ajustée par l’utilisation d’un épaississant ».

Les céréales Frosties de Kellogg’s sont « riches en vitamine D » et « sans colorant ni arômes artificiels » mais elles contiennent 37 % de sucre, soit l’équivalent de 2 morceaux de sucre par portion de 30 g de céréales. Malheureusement, la réduction de sucre n’est pas pour tout de suite. En effet, Kellogg’s répond à notre courrier que : « pour l’instant, nous nous concentrons sur la réduction de sucres dans nos céréales pour enfants. Frosties n’est pas une marque pour enfants, ces céréales sont consommées très majoritairement par les (jeunes) adultes […]) » Bonnes nouvelles cependant : elles ne contiennent aucun additif et le Nutri-Score apparaîtra prochainement sur le paquet puisque la marque, qui s’est engagée dans la démarche en janvier 2020, dispose de 2 ans pour mettre en œuvre cet engagement.

La boisson Oasis pocket orange  est « 100 % d’ingrédients d’origine naturelle » mais une bouteille de 250 ml contient 2 additifs et presque l’équivalent de 4 morceaux de sucres ! Dans la réponse à notre courrier, la marque nous précise : « Sur notre boisson Oasis Pocket Orange spécifiquement, nous avons ainsi diminué de plus de 18% le taux de sucre par rapport à 2006 en réalisant 4 baisses progressives et sans compensation par des édulcorants » et « Nous nous sommes fixés de réduire encore de 16% la teneur en sucre moyenne sur lensemble de nos boissons dici 2024 par rapport à 2015 » 

Attention ! Les emballages indiquent souvent les valeurs nutritionnelles pour une portion que les industriels définissent eux-mêmes (150 ml, un biscuit de 25 g, 30 g de céréales...). La portion peut être différente selon les marques ! Elle ne correspond pas à la quantité réelle mangée par les enfants et adolescents qui ne se limitent pas à un seul biscuit ou 30 g de céréales. 

Stop à la publicité !

Une étude de Santé Publique France publiée en juin 2020 a permis de quantifier l’exposition des enfants et des adolescents aux publicités télévisées pour les produits gras, sucrés, salés.

Résultat : elle s’élève à 1h30 par jour. 53,3 % des publicités alimentaires vues par les enfants et 52,5 % par les adolescents sont des publicités pour des produits au Nutri-Score D et E.

Autre enseignement, les programmes jeunesses qui font actuellement l’objet d’interdiction de publicité sur les chaînespubliques et de mesure d’autorégulation de la part des industriels de l’agroalimentaire, représentent moins de 0,5 % des programmes vus par les enfants. Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) atteste que ces publicités sont des facteurs de risque pour l'obésité

La CLCV demande l’interdiction de la publicité pour les aliments riches en matières grasses, en sucres et en sel (Nutri-Score D et E) à destination des enfants et adolescents à la télé, radio, sur les réseaux sociaux et plateformes de partage vidéo.

Communiqué de presse Bilan des enquêtes alimentation CLCV (2017-2021) -  Emballage et composition des produits : l’information du consommateur à revoir ici

Crédit photo : © Daylight Photo - stock.adobe.com

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