L’union locale CLCV du Cantal est la première association de locataires du département. Elle a également organisé un forum des copropriétaires à Aurillac. Face à l’inflation, elle se mobilise avec son président Thierry Coste pour bloquer la hausse des loyers en HLM. Cette hausse est décidée en Conseil d’Administration chaque année. Le maximum autorisé est le taux de l’indice de référence des loyers (IRL) du second trimestre. Pour 2024, ce maximum est de 3,5%. Dans le département du Cantal, cela concerne 20 000 personnes réparties entre les bailleurs sociaux Cantal Habitat et Polygone. Face à l’inflation, le Parlement a bloqué l’IRL à 3,5%, au lieu de 5%, sous le nom de bouclier loyer. « Ce bouclier ne va pas assez loin. Le contexte est bien trop compliqué pour les familles modestes qui voient leurs charges fixes augmenter sans distinction depuis un an. C’est pourquoi nous demandons la suppression d’une quelconque augmentation pour les deux années à venir, la situation est trop grave » explique le président de la CLCV du Cantal. 

La CLCV du Cantal a adressé un courrier à l’ensemble des administrateurs chez les deux bailleurs sociaux du département, et pris contact avec les députés et sénateurs pour demander le gel des loyers. Pour la CLCV, cette augmentation est inacceptable à plusieurs titres. « Pour un ménage, le loyer représente aujourd’hui jusqu’à 40% de son budget, contre 25% il y a quelques années. Les charges de chauffage ont doublé, le prix de l’électricité a augmenté de 26,5%. Forts de ces constats catastrophiques, nous demandons aux bailleurs sociaux de laisser respirer leurs locataires et faire une pause de 2 ans, au moins » indique M. Coste. En effet, les aides sont insuffisantes face à la hausse des prix. L’APL ne couvre qu’une partie de la hausse, et beaucoup de locataires ne peuvent même pas en bénéficier, et sont aussi confrontés à la hausse des charges. Le taux de surendettement est également inquiétant. Il précise que : « Dans le Cantal comme ailleurs, ce risque augmentait en 2022 de 8,6%. Aujourd’hui, certaines personnes sont obligées de choisir entre payer le loyer ou nourrir sa famille ». En 2022, Cantal Habitat avait augmenté les loyers de 2,5% et Polygone de 3,6%. Pour y remédier, Thierry Coste est allé à la rencontre des parlementaires, ils ont compris [notre] démarche, ils vont, de leur côté, faire remonter l’information dans leurs chambres [Assemblée Nationale et Sénat, NDLR].

Pour Ginette Angelier, administratrice locataire CLCV chez Polygone, et Thierry Daudé, administrateur CLCV chez Cantal Habitat, la mobilisation est essentielle. « Comprenez que 3,5% d’augmentation représente 20 euros de plus par mois. Ça fait 250 euros par an, soit deux caddies vides ! » se désole Ginette. La CLCV appelle tous les représentants des locataires, ainsi que les membres du conseil d’administration à refuser cette hausse des loyers en cette période d’inflation. Nous appelons également à baisser les loyers des passoires thermiques F et G, premières victimes de la hausse de l’énergie.

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