Saumons d’élevage malades, poissons aux PCB, porc et poulet aux antibiotiques, légumes aux pesticides... et pratiques condamnables de quelques professionnels. Voilà un « menu » propre à assurer le succès d’une émission télé !

Comme souvent, certaines phrases reprises dans les médias sont au mieux imprécises (l’histoire des cabillauds d’élevage) au pire carrément fausses (les acides gras insaturés qualifiés dans certains papiers « de mauvaises graisses » alors que c’est tout l’inverse). Bien sûr, certaines des pratiques pointées du doigt, en particulier celles de certains vétérinaires véreux sont inacceptables car elles ne respectent pas les législations en vigueur. D’ailleurs la CLCV est régulièrement partie civile dans des actions en justice contre ce type de professionnels peu scrupuleux.

Mais ce qui m’a le plus surpris c’est un court passage largement monté en épingle par la presse. On aurait enfin une preuve scientifique que manger « discount » nuit rapidement à la santé. Sauf que la méthode utilisée laisse à désirer ! Primo, 3 journalistes « cobayes » suivis pendant 13 jours, même pour un test sur les cosmétiques, on trouverait que c’est peu ! Secundo, pour comparer sérieusement alimentation discount, « standard » et Bio, il aurait fallu s’assurer que chaque cobaye consomme les mêmes types de produit ! Le reportage n’apporte aucune garantie sur ce point et il est probable que « l’étude » porte sur des régimes alimentaires qui ne sont absolument pas comparables. En d’autres termes si le mangeur « bio » achète avant tout des fruits et légumes et des produits céréaliers, il n’est pas très surprenant qu’il perde du poids comparativement au cobaye qui achète des plats préparés. Cela n’a rien à voir avec le fait que les produits soit au bio ou pas mais s’explique par une différence évidente dans les apports caloriques !

Alors je pense qu’il est bon de rappeler quelques petits points. Qu’ils soient Bio, de grande marque ou à bas prix, des chips, des sodas, des saucissons, des plats cuisinés consommés en grande quantité auront toujours un impact sur la santé. Par contre, il existe dans tous les magasins des produits bruts (donc peu coûteux) à cuisiner soi même, des produits de saison au meilleur prix, qu’ils soient Bio ou non. Fort heureusement, ce n’est pas parce qu’on est pauvre ou qu’on fait ses courses en Hard-discount qu’on est condamné à devenir obèse et malade ! On peut manger bien ... et pas cher ! À condition de mettre la main à la pâte.