Ce logo signale aux consommateurs les produits du commerce équitable, censés assurer aux agriculteurs des pays en voie de développement une rémunération plus juste de leur travail. Même si l’on voit apparaître de plus en plus de cosmétiques et de textiles « équitables », il s’agit encore pour l’essentiel de produits alimentaires : café, thé, chocolat, jus d'orange, sucre, miel, riz, banane…

Historique

Dans les années 70 et 80, en France, le commerce équitable était une activité conduite par des réseaux associatifs. Les produits étaient vendus dans des boutiques de proximité, dont le fonctionnement reposait souvent sur l’investissement de bénévoles.

Dans les années 90, le Commerce équitable a fait son entrée dans les grandes et moyennes surfaces avec le logo Max Havelaar. Sa notoriété auprès du grand public a depuis lors fortement progressé.

Intérêt

Le commerce équitable repose sur trois principes:

  • Un prix minimum garanti et durable pour le producteur
  • Une démarche environnementale, avec notamment l’interdiction de certains pesticides et des semences OGM. Les producteurs sont également incités à convertir leur exploitation au mode de production « Bio ». Certains produits équitables bénéficient d’ailleurs du label « Bio ».
  • Un volet social : une partie de la rémunération des producteurs sert au financement d’équipements collectifs

Une telle définition ne peut a priori que susciter l’adhésion.

Néanmoins, la question du prix final des produits équitables reste posée. En effet, aujourd’hui, le surcoût de ces produits pour le consommateur est élevé. Une étude menée par la CLCV en 2007 montre qu’ils peuvent être deux fois plus chers que les produits classiques. Or, la prime accordée au producteur n’explique pas de tels écarts.

Comment ça marche ?

C’est un organisme international, baptisé FLO (Fair trade Labelling Organisation), qui élabore les cahiers des charges du commerce équitable.

FLO fédère les organisations de producteurs du Sud et les associations chargées de la promotion du commerce équitable comme Max Havelaar. Cet organisme assure aussi le contrôle et la certification des filières.

Le logo « Max Havelaar » n’est donc pas un signe officiel de qualité relevant des pouvoirs publics, mais une marque gérée par un réseau d’associations. En France, c’est l’association Max Havelaar qui assure sa promotion et son développement.

Quelle crédibilité ?

En janvier 2008, la norme internationale ISO 65, qui atteste qu’un certificateur remplit les conditions de transparence et d’indépendance nécessaires, a été accordée à FLO. Il s‘agit d’une garantie indispensable pour toute démarche de certification.

La fiabilité des contrôles semble donc satisfaisante. Néanmoins, les consommateurs s’interrogent sur l’impact concret pour les agriculteurs du Sud.

Les études et témoignages disponibles indiquent des retombées variables mais réelles. C’est en particulier le cas pour les producteurs de café qui, grâce aux filières équitables, peuvent s’affranchir des très fortes variations de prix et maintenir leur activité malgré les crises récurrentes sur ce marché.

Cependant, pour les agriculteurs les plus démunis, qui sont aussi les plus nombreux, le commerce équitable reste difficilement accessible. Il suppose en effet un accès préalable au marché et un minimum d’organisation.

La cohérence globale de la démarche fait également l’objet de controverses, notamment depuis l’arrivée de produits équitables en grande distribution. Certains y voient une rupture avec les principes fondateurs du commerce équitable.

Au-delà de ces débats parfois idéologiques, pour la CLCV, il est anormal que le consommateur soit le seul acteur à supporter le surcoût du commerce équitable. Les prix que nous constatons indiquent en effet que les professionnels et, notamment la grande distribution, conservent, voire augmentent, leurs marges sur ces produits. Alors que les entreprises ne cessent de proclamer leur « engagement citoyens », des efforts sur les prix des produits équitables pour les rendre plus accessibles se font toujours attendre…

Une profusion d'autres labels « équitable »

Anciennement IFAT (Organisation internationale du commerce équitable), la WFTO (Organisation mondiale du commerce équitable) délivre un logo à des structures contrôlées répondant à un code de conduite en matière de droits du travail et de normes de travail et d'une gouvernance démocratique.

ECOCERT délivre un logo pour les produits agro-alimentaires, cosmétiques et textiles répondant à un cahier des charges ECOCERT EQUITABLE- ESR (échanges équitables, solidaires, responsables) qui prévoit des prix minima garantis, l’accompagnement des producteurs et impose de bonnes pratiques agricoles strictes (la certification bio est exigée).

Le logo BIO EQUITABLE est présent sur les produits importés par les entreprises membres de l’association Bio Partenaire. Ce label combine des normes de production biologique et d'approvisionnement socialement responsable.

Cette profusion et le manque de lisibilité des critères défendus ont rendu la clarification du commerce équitable indispensable. C’est la mission dévolue à la Commission nationale du commerce équitable (CNCE). Créée en 2007 et officiellement installée en avril 2010, elle devra apporter plus de clarté sur les différents systèmes de garantie et permettre au consommateur de distinguer les labels les plus fiables.

Par ailleurs, d’autres critères de qualité peuvent paraître tout aussi importants pour les consommateurs : les conditions de production, la préservation de l’environnement, l’éthique, etc. Faire converger progressivement ces différentes approches pourrait contribuer au développement durable de la planète.