Les consommateurs européens sont de plus en plus préoccupés par l'impact que leurs choix peuvent avoir sur l’homme et l’environnement. Ils sont nombreux à être disposés à payer un peu plus cher, lorsque cela se justifie, pour des marchandises mises en vente selon les règles du commerce équitable.

Mais les supermarchés, qui proposent un nombre croissant de tels produits, se préoccupent insuffisamment des conditions de travail dans les pays en voie de développement où ils s’approvisionnent. C’est ce qui ressort de l’étude sur les politiques de responsabilités sociales de 35 chaînes de supermarché européennes à laquelle la CLCV a participé en interrogeant Auchan, Carrefour, Intermarché, Casino, Système U, Cora et Leclerc.

Soutien des consommateurs

Conduite par Consumers International (CI[1]) dans le cadre d’un projet financé par l’Union européenne, l’étude[2]a été menée par 8 associations de consommateurs en Europe (en Belgique, au Danemark, en France, en Grèce, en Italie, en Pologne, au Portugal et en Espagne). Elle révèle que les consommateurs approuvent les supermarchés qui paient leurs fournisseurs suffisamment pour qu’ils puissent garantir un salaire décent à leurs employés dans les pays en voie de développement.

Mais l’étude montre aussi que la surveillance et la formation des fournisseurs sont insatisfaisantes.

Les principales chaînes de supermarchés en Europe ne disent rien non plus sur les mesures pratiques qu’elles mettent en place pour qu'aucune pression ne soit exercée sur les prix auprès des fournisseurs et pour vérifier qu’au final les conditions de travail ne soient pas plus mauvaises.

Or les consommateurs attendent des supermarchés qu’ils garantissent – c'est la moindre des choses – que leurs pratiques d'approvisionnement respectent les droits fondamentaux de l'homme.

Pas assez d’informations

Les consommateurs réclament également que les supermarchés fournissent des informations claires et accessibles sur ce qu'ils font. Mais là encore, l’étude conclut que la plupart des supermarchés dans les pays étudiés n’en tient pas compte.

Le directeur général de CI, Joost Martens, constatant que les supermarchés veulent avoir une image d’acteur responsable, a déclaré « qu’il était nécessaire qu’ils prennent plus de responsabilités pour améliorer les conditions de travail. Il est crucial que les entreprises se concentrent sur la réalisation de vrais changements pour les employés des pays en voie de développement et pas simplement sur l’amélioration de leur image auprès des consommateurs européens ».

L’étude est disponible sur le site de CI ( http://tinyurl.com/checked123) ou sur www.clcv.org

Vous avez dit équitable ?

Cette étude ne porte que sur la responsabilité de la grande distribution. Lorsque les consommateurs indiquent qu’ils sont prêts à payer plus cher les produits fiables, c’est en


[1] CI est la fédération mondiale des organisations de consommateurs (voir page 29). <st1:PersonName w:st="on" ProductID="La CLCV">La CLCV</st1:PersonName> en est membre depuis 1996. Plus d’informations sur www.consumersinternational.org/50

[2] L’étude est intitulée « les supermarchés européens au banc d’essai : sont-ils à la hauteur de leurs responsabilités en matière de conditions de travail dans le monde en développement ? ».