Par exemple, les poissons panés ciblés pour les enfants contiennent en moyenne moins de poisson que les panés classiques (59 % contre 65 %). La quantité peut descendre très bas : seulement 35 % de poisson dans un des produits de l’enquête !

Même constat pour les plats préparés à base de bœuf. Notre enquête a mis en avant que pour un même type de plat, la quantité de viande va du simple au quintuple. Certains raviolis ne présentent que 4 % de viande quand d’autres marques en ont 25 %.

Un autre exemple concerne les plats végétariens et végan. Ils contiennent en moyenne 39 % d’ingrédients d’origine végétale (hors eau) mais avec une très grande disparité selon les marques. Ainsi, certains steaks de soja n’ont dans leur recette que 12.5 % alors que d’autres atteignent 67 %.

Dans le cas des raviolis, le Code des usages n°82 « Conserves de pâtes farcies » impose bien un minimum de viande, mais il est très faible : la farce doit comporter au minimum 4 % de viande !

Pour les poissons panés et les plats végétariens et vegan, aucune réglementation ne fixe de seuil minimum de poissons ou de végétaux. Dans tous les cas, en l’absence de réglementation stricte et suffisamment exigeante, les quantités sont parfois si faibles que l’on se pose la question de savoir si le plat mérite encore son appellation !

Nos études montrent qu’un prix plus élevé ne garantit pas une quantité plus importante de ces ingrédients dans la recette. Le choix est donc difficile pour le consommateur qui ne dispose pas toujours d’une information fiable pour faire des choix éclairés en matière de qualité et de prix.

Il nous paraît essentiel de renforcer l’information sur la quantité de certains ingrédients auxquels l’appellation du produit renvoie et de faire évoluer la réglementation en mettant en place des seuils minimums de l'ingrédient attendu dans un produit (viande dans des raviolis, poisson dans des poissons panés...)

C’est pourquoi la CLCV demande seuils pour certains ingrédients et catégories de produits : 

  • qu’un produit appelé « poisson pané » contienne au minimum 60 % de poisson (pourcentage moyen dans l’échantillon étudié en 2019 : 63%)
  • qu’un plat appelé « lasagnes » ou « raviolis » contienne au minimum 10 % de viande (pourcentage moyen dans l’échantillon étudié en 2018 : 12%)
  • qu’un plat appelé « steak végétal », « galette végétale » ou toute autre dénomination mettant en avant l’aspect « végétal » contienne au minimum 30 % d’ingrédients d’origine végétale (hors eau) : légumineuses, céréales, ... (pourcentage moyen dans l’échantillon étudié en 2020 : 39%).

Le top 3 des « mauvais élèves »

Les raviolis bœuf de Jardin Bio ne contiennent que 4.2 % de bœuf, bien en dessous de l’ensemble des raviolis de notre étude sur les plats préparés à base de bœuf qui en présentent en moyenne 11 %. Dans la réponse à notre courrier, la marque reconnaît que la quantité de bœuf est plus faible que celle des raviolis à la bolognaise « qui ne sont pas soumis aux mêmes règles […] et qui imposent une teneur de 15% en bœuf ». Ils ont pris en compte notre demande d’augmenter la quantité de bœuf dans leur produit mais ils nous répondent qu’en pratique, cela est difficile en mettent en avant l’excuse du prix du bio : « Néanmoins notre engagement à faire des produits biologiques en privilégiant des approvisionnements et transformations locales rendent plus complexes l’augmentation de la part de bœuf tout en maintenant un produit de qualité gustative à un prix accessible ».

Les « Croque Baby fromage » de la marque Cité Marine n’ont que 35 % de poisson alors que pour l’ensemble des poissons panés de notre enquête, la quantité est en moyenne à 63 % ! Comme nous l’a fait remarquer la marque Cité Marine, les produits ne sont pas dénommés « filet de … ». Il s’agit en fait d’un « produit pané à base de fromage et de poisson ». Pas forcément évident pour les consommateurs de s’y retrouver ! Notons que le produit a été amélioré depuis notre étude de 2019 puisqu’il contenait seulement 29% de poisson. Mais la quantité nous paraît encore bien faible.

Le « steak gourmand soja, poivre et persil » de la marque Herta contient 12.5 % de soja. Les autres steaks de soja de notre enquête en ont en moyenne 24 %, Dans son courrier de réponse, Herta nous précise que « les étiquetages des steaks de soja présents sur le marché renseignent dans la plupart des cas un pourcentage de protéines de soja sous forme réhydratées et non concentrées. [...] Ainsi, il ressort que le steak de soja poivre et persil contient un pourcentage de protéines de soja réhydratées de 48,2% similaire aux autres produits du marché ».


Communiqué de presse Bilan des enquêtes alimentation CLCV (2017-2021) -  Emballage et composition des produits : l’information du consommateur à revoir ici

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