Depuis fin 2020, des produits de toutes marques font l’objet de rappels en magasins : biscuits, biscottes, pains burger, chocolat, plats préparés, farine, … et aujourd’hui les glaces et sorbets (cônes, bâtonnets…) des produits particulièrement consommés en été. À l’origine, l’ingrédient en cause était du sésame en provenance d’Inde. Aujourd’hui, des épices et un additif d’origine végétale (texturant utilisé notamment dans les glaces et sorbets) sont aussi concernés. Ces ingrédients présentent une teneur en oxyde d’éthylène, un résidu de pesticide suspecté d’être cancérogène, supérieure à la limite maximale autorisée en Europe.

Qu’est-ce que l’oxyde d’éthylène ?

L’oxyde d’éthylène est un pesticide utilisé par certains pays, hors Union européenne où il est interdit d’y avoir recours, pour désinfecter les denrées alimentaires. Il empêche notamment le développement de moisissures et permet ainsi de stériliser les épices ou les graines comme celles de sésame. En Europe, il existe des limites maximales d’oxyde d’éthylène autorisées dans les aliments : 0.05 mg/kg pour les graines de sésame et 0.1 mg/kg pour les épices par exemple.

L’alerte donnée par la Belgique en septembre 2020 via le RASFF (réseau d’alertes européen) s’est suivie de nombreux contrôles sur les matières premières, notamment en provenance d’Inde. Les matières premières non conformes sont de plus en plus nombreuses (thé, épices, riz, …) et les rappels de produits qui en contiennent se multiplient.

Quels risques pour la santé ?

L’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (agence belge) avait effectué fin 2020 une évaluation générale des risques afin de savoir si le consommateur courrait un risque pour sa santé en consommant les graines de sésame contaminées. Ils ont conclu à un « risque chronique potentiel », ce qui signifie qu’il y a un risque pour la santé si nous consommons ces graines de sésame tous les jours et en grande quantité. Pas d’inquiétude donc si vous avez consommé dernièrement des biscuits au sésame de façon occasionnelle.

En avril 2021, la DGRRCF a indiqué qu’il n’y avait pas «de risque immédiat aux doses constatées » dans tous les produits concernés mais que « les autorités de santé doivent en limiter l’exposition des consommateurs ». C’est la raison pour laquelle autant de produits sont rappelés quelle que soit la quantité.

Toutefois, les informations concernant les éventuels risques sur la santé sont données au compte-gouttes et la CLCV demande aux autorités françaises une information claire sur l’avancée des investigations et les risques potentiels pour la santé des consommateurs.

La nécessité d’un renforcement des contrôles de la part des fabricants

Toute cette affaire met en lumière des lacunes concernant le contrôle des ingrédients importés de pays tiers par les autorités mais aussi par les fabricants européens eux-mêmes qui sont responsables de la conformité des produits qu’ils commercialisent à la réglementation européenne.

Ainsi, nous demandons aux importateurs d’ingrédients et aux fabricants européens de renforcer les autocontrôles afin d’assurer la conformité des ingrédients et des produits qu’ils commercialisent à la réglementation européenne.

Quels sont les produits concernés ?

Consultez la liste régulièrement mise à jour des produits concernés sur le site de la DGCCRF , cliquez ici 

Par précaution, si vous avez acheté un de ces produits, ne le consommez pas et rapportez-le en magasin.

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