L'opérateur Orange (anciennement France Télécom) a annoncé qu'il allait progressivement couper la technologie réseau téléphonique commuté (RTC). Les particuliers souscrivant un abonnement chez Orange n’auront donc plus d’autre choix que de prendre une box, sans accès à internet imposé, à raccorder à la prise de téléphone, pour passer des appels depuis chez eux. 

L'opération se fera en plusieurs étapes. Dès la mi-novembre, les particuliers qui souscriront chez Orange une offre de téléphonie fixe classique devront prendre la box pour pouvoir acceder au service.  Et dès 2023, l’opérateur débutera progressivement la coupure du réseau RTC, année par année et zone géographique par zone géographique.

 Quid des usagers non technophiles ?

Si on ne peut s’opposer à l’évolution technologique, elle ne doit pas laisser des Français sur le bord de la route. 8 millions* d'entre-eux n’ont pas souscrit d’offre avec une box pour diverses raisons. Pour certains c’est un choix et pour d’autres utiliser une offre avec un accès internet semble compliqué.

Ces utilisateurs risquent de se retrouver du jour au lendemain sans téléphone car ils n’auront pas anticipé la fermeture de leur ligne ou ne sauront pas utiliser la matériel fourni. Ne répétons pas le scénario du passage à la TNT qui a laissé des consommateurs sur le carreau, privés de télévision car ils n’avaient pas acheté de décodeur ou ne savaient pas s’en servir.

Le téléphone fixe est loin d’être un service anodin pour les personnes âgées et les habitants des zones rurales. Il est un moyen d’avoir et de conserver du lien social. Il faut également prendre en compte les services de téléassistance et des alarmes dont certains sont uniquement compatibles avec le réseau RTC.

Préparer la transition

La CLCV s’interroge quant à l’accessibilité de l’équipement fourni pas l’opérateur. Les utilisateurs concernés sont généralement peu technophiles. La box qui leur sera proposée, sera-t-elle simple d’utilisation ?

Une autre question se pose : le coût de l’abonnement. Les consommateurs, qui n’ont rien demandé, devront-ils mettre la main au porte-monnaie ou le prix de l’abonnement restera-t-il le même ?

Il est donc impératif que les opérateurs préparent ce changement. Une réflexion collective entre les usagers et les opérateurs doit être envisagée pour organiser au mieux cette bascule technologique.


* Source Arcep au 1er trimestre 2018