Régulièrement, des produits alimentaires présentant des non-conformités (présence possible de bactéries pathogènes, de corps étrangers, d’erreur d’étiquetage, etc.) sont retirés des rayons des magasins et font l’objet d’un rappel auprès des consommateurs. Ce dernier vise à empêcher la consommation ou l'utilisation du produit concerné et/ou à informer le consommateur du danger qu'il court éventuellement s'il l’a déjà consommé. Pour évaluer la pertinence du dispositif français, nous avons mené:

- Une enquête auprès de 1 000 consommateurs interrogés par le biais de notre site clcv.org.

Elle montre que 77 % des consommateurs considèrent qu’ils sont insuffisamment informés. Par conséquent, ils ne connaissent pas toujours le danger qu'ils peuvent courir en cas d’achat d’un produit concerné par un rappel. De plus, ils soulignent qu’ils aimeraient être principalement informés dans les magasins et par les médias. Pour les magasins, ils souhaitent que l’avis de rappel soit bien visible et présent dans le rayon concerné et/ou à l’accueil. Par ailleurs, 74 % des personnes se déclarent prêtes à accepter que les enseignes puissent utiliser leur historique d’achats lié à leur carte de fidélité afin de les informer des rappels qui les concernent. Notons qu’il est assez rare de constater que les consommateurs sont prêts à accepter une telle utilisation de leurs données personnelles.

- Un état des lieux de la pratique des rappels et du trop faible engagement des pouvoirs publics.

Sur l’année 2016, les avis de rappels que nous avons recensés et publiés sur notre site dédié à l’alimentation (Le point sur la table) ont essentiellement concerné les produits carnés ou à base de viande (40%). De plus, dans plus de la moitié des cas, le danger était d’ordre biologique (possible contamination bactérienne, par exemple). Nous avons également constaté qu’en dehors des affichettes en magasins et de la diffusion de l’information dans les médias, l’accès à l’information concernant les rappels n’était pas aisé. En effet, les avis sont dispersés sur de nombreux sites : ceux de certains distributeurs, des administrations (qui en diffusent peu), ou encore les sites des fabricants (qui en diffusent très rarement), etc.

Ainsi, la CLCV demande une amélioration de la diffusion des avis de rappels afin que les consommateurs en soient informés. Nous souhaitons qu’ils soient communiqués systématiquement sur les sites Internet des fabricants, des enseignes et des drive. De plus, comme en Belgique et en Angleterre, nous souhaitons que soit mis en place un site officiel unique qui recenserait l’ensemble des avis de rappels. Par ailleurs, nous pensons que la carte de fidélité pourrait être utilisée pour communiquer de manière efficace et ciblée et qu’elle pourrait aussi être créditée automatiquement du montant du produit au rappel.