Depuis le 1er janvier 2022, un « forfait patient urgences » (FPU) a été mis en place. Quels que soient les soins dispensés aux urgences et si vous n’êtes pas hospitalisé vous devez vous acquitter d’un forfait de 19,61 €. Bien sûr pour ceux qui ont une complémentaire santé ce forfait est ou sera pris en charge par la mutuelle mais pas par la Sécurité sociale.

Alors nous direz-vous où est le problème ?

La CLCV constate, une nouvelle fois, que le législateur affaiblit la Sécurité sociale et installe un nouveau reste à charge pour les usagers du système de santé. C’est donc une nouvelle brèche faite au droit fondamental à la santé que nous nous finançons tous collectivement. La CLCV ne peut accepter ce nouveau recul de notre protection sociale.

Le législateur justifie l’introduction de cette nouvelle dépense pour les patients : le forfait incitera les patients à se rendre en première intention chez leur médecin traitant et pas aux urgences. Mais la réalité c’est que ce forfait n’y changera rien ! Car c’est précisément parce que les patients n’arrivent pas à consulter leur médecin traitant qu’ils se rendent aux urgences.

Nous avons tous eu, un jour, des difficultés à obtenir d’un médecin généraliste un rendez-vous en urgence. Entre le filtrage du secrétariat ou le répondeur téléphonique : c’est parfois un vrai parcours du combattant ! Et si vous avez besoin de consulter rapidement votre médecin après 18 heures ou le week-end, alors cela devient mission impossible.

C’est donc plus l’insuffisance de la permanence des soins de la médecine de ville, l’une des causes à l’engorgement des urgences, et non le fait que ce service serait abusivement utilisé, car gratuit. Personne ne va aux urgences par plaisir !

Ce nouveau forfait, est bel et bien un nouveau déremboursement, c’est une nouvelle dépense pour le citoyen. Mais surtout un abandon de plus à notre protection sociale telle que l’avait voulu le conseil national de la résistance au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

« Les jours heureux » s’éloignent et nous regardons ailleurs...

La CLCV au service des usagers de la santé

La CLCV est très impliquée dans les questions de santé et de prévention. Elle est agréée comme association représentant les usagers dans les instances hospitalières ou de santé publique. Ces représentants siègent dans les commissions des usagers (CDU) qui existent dans les établissements de santé. Elles sont chargées de traiter tout ce qui concerne les patients et leurs proches : plaintes et réclamations, hygiène, douleur ou encore alimentation. 

Leur mission est d’être une interface entre les professionnels de santé, l'administration et les patients afin de faire respecter les droits des usagers tout en améliorant la qualité de leur prise en charge. Vous êtes usager du système de santé ? Vous souhaitez vous impliquer dans l’amélioration de l’accueil et de la prise en charge des patients d’un hôpital ? Devenez représentants des usagers de santé. Le mandat est de 3 ans. Une fois nommé, vous suivrez une formation. 

Pour candidater, il faut être adhérent à CLCV.

Pour plus d’informations sur les postes à pourvoir et comment constituer votre dossier, contacte votre union départementale ou régionale CLCV

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