En 2017, l’Europe a autorisé le renouvellement de la licence d’utilisation du glyphosate pour une durée de 5 ans. Malgré cette décision, Emmanuel Macron s’était engagé à l’interdire en France d’ici 2021. Une annonce qui n’a pas été suivie de faits puisque aucune mesure dans ce sens n’a été prise dans la loi Egalim*. Une absence soulignée et regrettée par la CLCV.  

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) chargée d’évaluer les alternatives non chimiques au glyphosate depuis novembre 2018 vient de publier les résultats de son étude . La CLCV se réjouit des conclusions de l’ANSES. C’est une avancée vers la réduction de l’utilisation du glyphosate en France même si cet herbicide reste autorisé dans certains cas…

Des restrictions d’utilisation

L’étude conclut que des alternatives à l’utilisation de cet herbicide sont déjà couramment utilisées sans présenter d’inconvénient pratique ou économique majeur. C’est pourquoi, l’utilisation du glyphosate est dorénavant interdite dans les cas où il existe une alternative à court terme, comme le désherbage mécanique pratiqué entre les rangs des vignes et des arbres fruitiers par exemple.

L’autre point positif est la réduction des doses maximales autorisées de 80% en viticulture et 60% en arboriculture et grandes cultures par rapport aux doses actuelles.

Le glyphosate autorisé quand il n’est pas substituable

En juin 2018, le gouvernement s’était engagé à mettre fin « aux principaux usages du glyphosate dans les trois ans au plus tard et dans les cinq ans pour l’ensemble des usages », tout en précisant que les agriculteurs ne seront pas laissés sans solution ». Nous sommes encore loin du compte puisque le glyphosate reste autorisé si aucune alternative à l’herbicide n’existe sans risque pour l’activité agricole et la mise en péril de la récolte. C’est le cas lorsqu’un désherbage mécanique n’est techniquement pas possible, à cause d’un terrain caillouteux ou en forte pente ou lorsqu’il est impossible de disposer, à court terme, sur le marché français de machines agricoles permettant le désherbage sous le rang en viticulture et en arboriculture.

Ces nouvelles restrictions vont dans le bon sens. Nous demandons qu’elles soient rapidement appliquées. Par principe de précaution, la CLCV œuvre depuis de nombreuses années pour l’interdiction pure et simple du glyphosate en France avec un accompagnement des agriculteurs. Pour rappel, ce puissant herbicide a été classé "probablement cancérigène pour l’homme" par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).


* La loi du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, couramment appelée « loi Agriculture et Alimentation » ou « loi EGalim ».

 

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