Au centre de vives polémiques entre scientifiques, politiques et militants depuis plus de 10 ans, cette technologie suscite la méfiance d’une majorité de consommateurs.

Qu'est-ce qu'un OGM ?

Tous les organismes vivants (plantes, animaux, bactéries etc…), du plus élémentaire au plus évolué, renferme une information génétique qu’ils ont reçue de leurs « parents » et qu’ils transmettent à leurs descendants.

Chaque cellule d’un organisme contient une copie de l’intégralité de cette information.

L’information génétique est exprimée dans un code universel, commun à tout le vivant. Le support de ce code est une famille de molécules connues sous le nom d’acides nucléiques, dont le fameux ADN.

L’information génétique est organisée en gènes. Un gène est une instruction qui code pour une protéine, c'est-à-dire pour une fonction biologique. Ainsi, « le gène de l’insuline » est l’instruction qui commande la synthèse d’insuline.

On appelle « génome » ou patrimoine génétique l’ensemble des gènes d’un organisme.

D’un individu à l’autre, un gène donné peut présenter des formes variables ce qui se traduit par des caractères différents (ex : couleur des yeux, des cheveux, variété de plantes ou races d’animaux, etc…).

Dans la nature, les échanges de gènes au sein d’une même espèce sont banals, notamment grâce à la reproduction sexuée. En revanche, ils sont excessivement rares entre espèces différentes.

Créer un OGM consiste précisément à isoler un gène d’un organisme puis à l’intégrer au génome d’un organisme appartenant à une espèce différente. 

Cette technologie, appelée transgénèse, rend a priori possibles les transferts de gènes les plus improbables. Une des premières applications de la transgénèse a ainsi consisté à intégrer le gène humain de l’insuline au génome d’une bactérie pour faciliter la production d’insuline destinée aux diabétiques.

Le débat sur les OGM

Au coeur du débat sur les OGM, se pose la question de leur impact pour la santé humaine et pour l’environnement.

Sur le plan de la santé, les OGM sont susceptibles d’apporter un certain nombre de progrès. Ils sont déjà utilisés pour la synthèse de médicaments, notamment grâce à des microorganismes, et pourraient permettre d’améliorer la qualité nutritionnelle des aliments.

Toutefois, la transgénèse n’est pas exempte de risques. En particulier, l’intégration du gène d’intérêt dans le génome de l’organisme hôte se fait au hasard. On ne maîtrise donc pas a priori tous les effets de cette insertion. On ne peut exclure, par exemple, qu’une plante modifiée ait de nouvelles propriétés allergéniques, voire toxiques.

L’Union Européenne a défini un cadre pour prévenir ces risques : tout nouvel OGM doit faire l’objet d’une évaluation sanitaire avant d’être autorisé.

Il revient au professionnel qui souhaite commercialiser l’OGM de fournir les données nécessaires à cette évaluation. Les agences d’expertise sanitaires des états membres et de l’union européenne analysent les données fournies. Sur cette base, elles émettent un avis et il revient ensuite aux états membres de décider s’ils autorisent ou non le nouvel OGM.

Aujourd’hui, la mise en œuvre de ces évaluations fait débat. Ainsi, les tests utilisés pour étudier les effets sur la santé ne font pas l’unanimité dans la communauté scientifique. Par ailleurs, la recherche publique sur les éventuels risques sanitaires demeure insuffisante, l’essentiel des travaux émanant en fait des firmes semencières.

L’impact environnemental des OGM est lui aussi controversé, notamment du fait des risques de dissémination des gènes par le pollen et les graines.

Sur ce point, il est difficile de considérer les OGM « en général ».

Dans le cas du colza par exemple, la dissémination est possible vers des fleurs sauvages. En effet, le colza a de nombreux « parents » dans la flore européenne avec lesquels des croisements sont possibles. La situation est nettement différente dans le cas du maïs qui ne peut pas se croiser avec des plantes sauvages en Europe. Seule une évaluation au cas par cas permet d’identifier et gérer les risques éventuels.

Au-delà des risques éventuels pour l’environnement, la dissémination par le pollen ou les graines est aussi un problème économique pour certaines filières agricoles. C’est notamment le cas des producteurs Bio qui n’utilisent pas d’OGM et ne souhaitent pas voir leurs productions contaminées.

Quel est l'intérêt des OGM actuels ?

Qu’il s’agisse de soja, de colza, de maïs ou de coton, les plantes OGM aujourd’hui cultivées à travers le monde sont des variétés résistantes à des insectes ou à des herbicides. Il existe des variétés associant ces deux caractéristiques.

Les variétés OGM résistantes aux insectes produisent elle–même une toxine qui tue les insectes nuisibles. L’agriculteur peut donc réduire voire supprimer les traitements insecticides. Par ailleurs, les grains récoltés, protégés des attaques d’insectes, sont également moins sensibles aux moisissures.

Quant aux cultures résistantes aux herbicides, elles simplifient également le travail des agriculteurs. L’exploitant utilise un désherbant total qui élimine toutes les plantes sauf la culture OGM. Il n’est plus nécessaire de réaliser plusieurs traitements à des dates et avec des herbicides différents. Cependant, aux Etats-Unis, certaines mauvaises herbes se sont d’ores et déjà adaptées et sont devenues résistantes aux herbicides totaux.  Il devient alors nécessaire de recourir à d’autres traitements herbicides.

On le voit, les variétés transgéniques utilisées aujourd’hui sont avant tout conçues pour répondre à des besoins techniques des agriculteurs. Les variétés OGM économes en eau ou en engrais, font partie des pistes de recherche mais semblent beaucoup plus complexes à développer et ne seront sans doute pas une réalité avant plusieurs années.

Dans quels produits trouve-t-on des OGM ?

La réglementation européenne précise que lorsqu’un fabricant incorpore volontairement un ingrédient OGM dans son produit, il doit le mentionner sur l’étiquetage.

Cette règle s’applique  quelle que soit la teneur de l’ingrédient dans le produit fini, aussi faible soit-elle. De se côté-là, l’information du consommateur est donc assurée, à condition de regarder de près les listes d’ingrédients…

Mais, les OGM peuvent se retrouver là où l’on ne les attend pas. Le pollen ou les graines peuvent passer d’un champ à un autre et il peut y avoir des contaminations au moment des récoltes ou du stockage des grains.

De ce fait, il se peut qu’un produit a priori sans OGM contienne accidentellement des traces d’OGM. La réglementation européenne prévoit dans ce cas une tolérance, le fameux seuil de 0.9%. Ce n’est que lorsque la contamination dépasse 0.9% que le professionnel doit étiqueter.

Ce seuil de 0.9% s’entend par ingrédient. Par exemple, dans un biscuit qui contient un peu de lécithine de soja parmi beaucoup d’autres ingrédients, si 0.9% de la lécithine est OGM par accident, alors l’étiquetage doit le préciser.

Etiquetage des produits animaux : viande, laitage, etc…

Aujourd’hui une part importante des OGM cultivés à travers le monde, soja, maïs, colza, sont destinés à l’alimentation animale.

Or, la viande, le lait, les œufs et les produits animaux en général ne sont pas soumis aux règles européennes d’étiquetage sur les OGM. Impossible dans ce cadre de savoir si le poulet que vous dégustez a ou non mangé des OGM !

Heureusement, un décret français de février 2012 est venu pallier en partie à ce flou. Il ouvre en effet la possibilité d'étiqueter comme tels les produits issus d'animaux qui n'ont pas consommé d'OGM.

Ainsi, la mention « issu d’animaux nourris sans OGM » peut désormais apparaître en face avant pour les produits d’origine animale : viande, lait, fromages, œufs, poisson d’élevage. L’absence absolue d’OGM ne pouvant être garantie du point de vue technique et juridique, cette mention sera complétée par un taux de présence fortuite d’OGM à ne pas dépasser, à savoir 0.1% ou 0.9% selon les produits. Pour les produits composés de plusieurs ingrédients l’information apparaîtra dans la liste des ingrédients.