Le Bisphénol A (BPA), tout le monde en a entendu parler ! C’est une substance que l’on trouve dans le plastique de certains récipients alimentaires. Il est par exemple présent dans les récipients en plastique rigide transparent, dont les biberons pour enfants, mais aussi dans les films qui recouvrent l’intérieur des boîtes de conserve, des canettes de boisson ou même dans certains réseaux d’adduction d’eau. Le problème posé par le BPA est qu’il a tendance à migrer en quantité infime dans les aliments eux-mêmes et qu’il se retrouve ensuite dans notre organisme où il pourrait mimer l’action de certaines hormones. Les risques d’une telle « perturbation endocrinienne » sont en cours d’évaluation par plusieurs agences sanitaires. Mais de nombreuses voix se sont déjà élevées pour demander l’application du principe de précaution.

La presse a répercuté abondamment les mesures d’interdiction des biberons « au BPA » adoptées par plusieurs états. Notons au passage que ces mesures sont loin de résoudre le problème puisque le BPA est présent dans un grand nombre de matériaux au contact des aliments.

L’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) entreprend actuellement une évaluation plus précise de l’exposition des consommateurs français au BPA (voir le communiqué du 27 avril 2010). Après examen de nombreuses données, les premiers résultats sont comparables à ceux observés dans d’autres pays. Au vu de certaines études,  l’AFSSA souhaiterait que les consommateurs soient informés de la présence de BPA dans les récipients et ustensiles ménagers. Cet éventuel étiquetage permettrait de limiter l’exposition des plus sensibles, en particulier les femmes enceintes et les très jeunes enfants, en recommandant d’éviter de chauffer excessivement ou pendant trop longtemps ces matériaux.

Mais pourquoi ne pas interdire ou faire disparaître le BPA, me direz-vous ? Tout simplement, parce qu’il n’est pas facile de trouver un candidat « valable » pour remplacer le Bisphénol ! Et pas uniquement pour des raisons financières ! En effet, mettre au point un ou plusieurs substituts demande une réelle mobilisation des industriels. Mais surtout, il faudra cette fois-ci procéder à une évaluation approfondie des risques des éventuels candidats, afin d’éviter d’adopter un remède qui pourrait se révéler pire que le mal !