Cette année comme l’an passé, les fraises et les tomates de la grande distribution ont été passées au crible du goût. A cet effet, nos associations locales ont organisé une quarantaine de dégustations dans 24 départements avec des panels de consommateurs invités à remplir de courts questionnaires sur le goût de ces deux produits.

Les tomates testées étaient presque toutes d’origine française tandis qu’un tiers des fraises était importé, principalement d’Espagne. Le verdict rendu est comparable à celui de l’année précédente : une appréciation globale très moyenne mais en progression. 

Concernant les tomates, pour lesquelles le prix moyen a augmenté de presque 8 % par rapport à 2014, la qualité reste relativement décevante avec seulement 38 % des consommateurs satisfaits. Les catégories proposées en rayon (rondes, en grappes, côtelées) semblent n’avoir aucune pertinence sur le plan du goût. En particulier, les tomates de type « côtelées », qui parfois jouent habilement de leur ressemblance avec la fameuse « cœur de bœuf », sont aussi décevantes que leurs concurrentes.

S’agissant des fraises, le prix moyen a augmenté de presque 6 % par rapport à 2014. Pour ces dernières, le résultat est certes meilleur : 53 % des panélistes satisfaits, mais, avec près de 31 % de répondants qui les qualifient de « ni bonnes, ni mauvaises », des progrès importants restent à faire sur la qualité.

La gariguette semble séduire légèrement plus les consommateurs que les autres fraises, sans toutefois remporter le cœur des consommateurs (seulement 16 % reconnaissent les adorer). Si les fraises d’origine française paraissent satisfaire davantage les consommateurs que les fraises espagnoles, encore 42 % les trouvent ni bonnes ni mauvaises voire ne les apprécient pas.

Avec 56 % d’avis négatifs sur les fruits vendus en grande distribution, cette enquête comme les précédentes vient confirmer qu’il existe un réel problème de maîtrise de la qualité gustative aux rayons des fruits. Il est temps qu’une mobilisation de l’ensemble des professionnels, du producteur au distributeur s’opère.

Ainsi, nous rappelons quelques pistes d’amélioration, notamment le choix de variétés vraiment goûteuses et l’optimisation des dates et des techniques de cueillette pour garantir une maturité satisfaisante des fruits dans les rayons ; de bonnes pratiques de stockage et de mise en rayon des fruits et des légumes sont également indispensables. Enfin, nous demandons une clarification de l’information délivrée concernant les tomates de type « côtelées » dont l’étiquetage évoque encore souvent la tomate de variété cœur de bœuf sans apporter le plus gustatif que les consommateurs en attendent.

Notons que nos comparaisons entre produits n’ont porté que sur le goût mais que les écarts de prix peuvent s’expliquer par de nombreux facteurs, en particulier des différences dans les conditions de production (coût de la main d’œuvre, pratiques de traitement et de fertilisation des parcelles, etc.).

A consulter : les résultats détaillés de notre enquête