En joignant les incidents de procédure au fond de l’affaire, les juges ont mis un terme à plus de deux ans d’une bataille purement juridique qui nous a menés à trois reprises devant la cour de cassation et qui a conduit de nombreuses victimes au découragement.

C’est en février 2011, que la CLCV a décidé d’agir sur le plan pénal et nous avons alors fait le choix d’assigner la firme pharmaceutique devant le tribunal de Nanterre pour tromperie aggravée, ce délit étant largement caractérisé par l’enquête officielle de l’IGAS. Rappelons que ce document établit de façon détaillée comment les laboratoires Servier ont délibérément occulté les propriétés pharmacologiques du Mediator, et en particulier les risques qui lui sont associés, en cherchant à le faire passer pour ce qu’il n’était pas.

Depuis deux ans les multiples révélations n’ont fait que confirmer la responsabilité du laboratoire et des centaines de victimes se sont jointes à notre action devant le tribunal de Nanterre. Notre statut d’association de défense des consommateurs permet en effet à toute personne d’accéder à la procédure de Nanterre par une simple constitution de partie civile dès lors qu’elle peut prouver qu’on lui a prescrit du Mediator.

De ce procès sans précédent, notamment du fait du rôle direct et déterminant qu’y jouent les victimes, nous attendons que les responsabilités des laboratoires Servier soient clairement établies et sanctionnées. Nous espérons aussi qu’il mettra un terme à la longue litanie des affaires de santé publique qui ont été jugées dans des délais inacceptables pour les parties civiles. La CLCV se tient évidemment prête à exposer au tribunal et à la partie adverse ses motivations et le rôle qu’elle entend jouer en défense de l’intérêt des consommateurs dans cette affaire.

Publié le 22/05/2013