sel 2 01L’agence en charge de la sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) vient de rendre publique une étude sur l’évolution des teneurs en sel des aliments. Si une réduction est amorcée, il est clair qu’elle ne permettra pas d’atteindre les objectifs du programme national nutrition santé (PNNS), à savoir une réduction en 2015 de 20 % des apports en sel par rapport à l’année 2002.

Ainsi, l’Anses indique qu’en huit ans (de 2003 à 2011) les apports en sel n’auraient diminué que de 4 à 10 % selon les hypothèses retenues. Même en se plaçant dans le scenario le plus favorable, cela revient à dire qu’il faudrait encore près de 10 ans pour atteindre la baisse souhaitée de 20%.

Cette situation n’est pas acceptable compte tenu des risques associés à la consommation excessive de sel : hypertension artérielle, maladies cardio-vasculaires et cancer de l’estomac. La priorité doit être mise sur la prévention afin bien sûr de protéger la santé des personnes mais aussi de contribuer à la réduction des dépenses de l’assurance maladie.

S’agissant du sel, les recommandations de santé publique sont anciennes. Rappelons en effet qu’il y a douze ans déjà, l’agence sanitaire de l’alimentation avait proposé une feuille de route précise et chiffrée sur ce sujet. Par ailleurs, il faut souligner que l’industrie agroalimentaire a une responsabilité majeure dans ce domaine. En effet, les aliments transformés représenteraient à eux seuls 87% des apports totaux en sel, la contribution de ce que les consommateurs ajoutent avec leur salière étant somme toute marginale.

Il est aujourd’hui évident que les chartes « PNNS », c’est-à-dire les engagements que prennent les industriels auprès des pouvoirs public pour améliorer l’équilibre nutritionnel de leurs produits, se sont avérées insuffisantes pour régler le problème.

C’est pourquoi la CLCV demande que soit adopté, par voie réglementaire et non plus seulement partenariale, un plan de réduction des teneurs en sel dans les aliments qui contribuent le plus aux apports de la population. Ce plan devra être défini dans le cadre d’une expertise élargie prenant en compte les aspects nutritionnels, sanitaires et technologiques (conservation des produits) liés à cette réduction.

Publié le 12/11/2012