Mais le vote de la commission parlementaire en charge du dossier, le 16 mars 2010, a de quoi décevoir les associations de consommateurs et les défenseurs de la santé publique. 

Parmi les avancées souhaitées par les consommateurs, seules quelques unes ont été retenues par la commission. Ainsi, la mention de l’origine géographique pourrait être étendue à la viande de volaille, aux produits laitiers ou aux produits emballés avec un seul ingrédient. De même, l'origine de la viande et du poisson devrait figurer sur les produits composés. La mention obligatoire de « nanofood » sur les emballages correspond également à une des attentes des consommateurs.

Du côté des mesures pouvant endiguer la progression de l’obésité, les décisions sont très décevantes. Si l’énergie pour 100g de produit devra être indiquée sur le devant des paquets, on assiste à un net recul par rapport au projet initial sur plusieurs points.

Balayés les profils nutritionnels que nous appelions de nos vœux ! Pourtant leur adoption aurait pu éviter les abus du marketing « nutrition santé » sur des produits « trop riches ».

Exit le système de feux de signalisation associé à la quantité de nutriments essentiels ! Pourtant de nombreux consommateurs européens considèrent que cela pourrait les aider à choisir judicieusement les produits alimentaires. C’est d’autant plus regrettable qu’une étude américaine publiée le mois dernier montre que la mise en place de signaux nutritionnels simples et facilement compréhensibles favorise les changements d’achats alimentaires.

Mauvaise nouvelle aussi alors que les seniors sont de plus en plus nombreux. La proposition d’afficher les informations figurant sur les étiquettes en utilisant des caractères d’au moins 3 mn a également disparu ! Il faudra donc penser à mettre une loupe dans nos cabas avant d’aller au supermarché.

Les consommateurs et leurs représentants ont jusqu’au mois de mai, avant le vote en plénière, pour se mobiliser et rééquilibrer le texte en leur faveur.