Dans les quartiers de Fontbarlettes et du Plan, la facture passe mal. Pour près de 3000 locataires, le réseau de chaleur urbain de la ville présente un prix du MWh inédit, aggravé par la crise de l’énergie. Le président de l’union locale CLCV de Valence, Alain Bonnet, rejoint par la CNL, a adressé un courrier au maire de la ville Nicolas Daragon pour dénoncer l’envolée des prix. Le prix du MWh atteint aujourd’hui 140 € hors taxe, soit plus du double du montant prévu par le bouclier tarifaire : 64,90 € hors taxe. Pour un ménage résidant dans un appartement de 50m2, cela correspond à une hausse de 30 à 40 euros par mois. Elle atteint pour certaines familles « jusqu’à 800 euros de plus sur l’année ».

Un tel prix est dû à la récupération illégale des lignes R24 (avance financière sur le réseau) et R26 (taxe carbone). Conformément à une décision du Conseil d’Etat du 30 septembre 1996, le bailleur est en droit de réclamer le paiement de la ligne R24 si les locataires bénéficient directement du réseau de chaleur. Or les locataires ont payé les travaux d’installation pendant trois ans sans bénéficier du réseau. Il en est de même pour la ligne R26 pour le paiement de la taxe carbone et les émissions de gaz à effet de serre par le délégataire. Dans une décision opposant la ville de Valence et le précédent délégataire Omnitherm, le Conseil d’Etat avait tranché en estimant le 20 septembre 2017 que cette taxe était à la charge seule du délégataire. Les sommes dues aux locataires approchent 4,1 millions d’euros sur trois ans. Face à cette situation, la CLCV compte bien agir pour que les locataires obtiennent le remboursement des charges indues, et que la mairie apporte une aide concrète aux locataires.

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