Nous avons constaté une prolifération d’allégations nutritionnelles et « santé » sur des produits pourtant à limiter car ils sont trop sucrés et contiennent des arômes et des additifs. La raison principale : une réglementation qui ne va pas assez loin. Constat d’autant plus alarmant que 29% des enfants de 2 à 4 ans sont en surpoids et/ou en situation d’obésité en 20201.

Des allégations nutritionnelles et « santé » sur des produits pourtant très sucrés et contenant des additifs

« Réduit en sucre », « Sans sucres ajoutés », « Spécialement adaptés aux besoins de bébé », « Exprès pour les bébés », … De nombreux produits affichent des mentions qui leur confèrent une image « santé ». C'est le cas de 80 % des produits étudiés. Mais le consommateur doit être vigilant et vérifier la liste des ingrédients… En effet, 30% des références contiennent des ingrédients sucrants (sucre, miel, chocolat...) et 38% des additifs.

Par exemple, le P’tit gourmand saveur chocolat blanc de Nestlé affiche la mention « réduit en sucres » mais il contient quand même 10 g/100 g de sucre, soit 3 fois plus qu’un yaourt nature au lait entier classique. Quant au produit laitier Blédidej biscuité saveur vanille de Blédina, une brique de 250 ml contient 5 additifs et l’équivalent de 2.5 morceaux de sucre !

La multiplication des produits de type snacks et desserts dans les rayons d’alimentation infantile est inquiétante car elle normalise le concept de grignotage et la prise de desserts sucrés en fin de repas.

Une réglementation européenne trop permissive

Ces constats montrent que la réglementation européenne n’est pas assez stricte pour les industriels et devrait être mise à jour. Elle est jugée insuffisante par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) elle-même, qui recommande des mesures strictes pour les produits d’alimentation infantile : ne pas utiliser d’allégations nutritionnelles ou de santé, ne pas ajouter de sucre dans les recettes, ne pas vendre de confiseries et boissons sucrées, avoir une teneur en sucre maximale pour certains produits, … Recommandations qui sont très peu suivies en France. Il est temps de faire évoluer la réglementation pour améliorer les recettes des produits que l’on donne à nos enfants !

Nos demandes 

Dans toutes les catégories étudiées, nous avons trouvé des produits sans ingrédient sucrant ni additif. Il est donc possible de s’en passer ! La CLCV demande aux industriels d’améliorer la qualité de l’offre de produits alimentaires infantiles en limitant au maximum leur utilisation dans les recettes.

Il est nécessaire de renforcer la réglementation européenne sur la composition nutritionnelle des produits infantiles qui est trop permissive. Elle doit fixer des teneurs maximales en sucres, matières grasses et sel, en se basant sur les recommandations de l’OMS. La CLCV considère qu’une réflexion doit s’engager pour mettre en place un étiquetage nutritionnel clair et facilement lisible sur les produits infantiles.

*Relevé réalisé en juin et juillet 2023 dans 9 enseignes de la grande distribution. 

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