En zone urbaine, les espaces pour jardiner sont rares. Les balcons deviennent alors un endroit tout désigné pour tester sa main verte. Mais peut-on réellement utiliser son balcon à cet effet ou y installer n’importe quelle plante ?

En immeuble collectif, c’est le règlement de copropriété ou, pour un logement situé dans un immeuble appartenant à un propriétaire unique, le règlement intérieur annexé au bail, qui précise ce qu’un occupant a le droit de faire ou non sur son balcon. Il peut ainsi apporter des précisions sur la taille ou le poids maximum des plantations pour des raisons de sécurité liées à la charge que peut supporter le gros œuvre. Certains vont également prescrire la façon d’installer les pots de fleurs.

Installation des jardinières

Pour des raisons de sécurité, les jardinières doivent être installées côté intérieur du balcon et les pots ne doivent pas être en équilibre. Il est d’ailleurs conseillé de respecter ces règles élémentaires de prudence quand bien même le règlement serait muet sur le sujet. En cas d’accident, le propriétaire de la jardinière est pleinement responsable.
Veillez à installer des pots étanches et/ou des soucoupes pour que lors de l’arrosage, les voisins du dessous ne soient pas également arrosés !
Il est possible de faire pousser des plantes grimpantes à condition qu’elles restent cantonnées à votre balcon. Elles ne doivent pas courir sur les balcons voisins ni bien sûr endommager la façade du bâtiment. Vérifiez le réglement de l’immeuble par acquis de conscience.

Une obligation d’entretien

Avoir des plantes c’est très plaisant, mais il convient de s’en occuper. Vous devez les entretenir et les tailler afin qu’elles ne nuisent en aucune façon à vos voisins. Tout laisser en friche ou pourrir sur pied peut vous causer des ennuis. En effet, s’il est très agréable d’avoir un balcon fleuri, la vue sur un parterre de fleurs fanées voire desséchées l’est nettement moins. Or, il existe ce que l’on nomme le préjudice de vue. Résultat, vos voisins pourraient se plaindre du défaut d’entretien de vos plantes. D’ailleurs, le règlement de l’immeuble peut contenir une disposition de ce type.

Des plantes interdites ou à éviter

Non, on ne peut pas tout planter sur son balcon… le plan de cannabis, par exemple, est bien évidemment prohibé. Et quand bien même auriez-vous la possibilité de le faire pousser sur votre balcon, il sera très difficile de convaincre les forces de police que votre intérêt pour cette plante est purement botanique. Mais au-delà de ce cas, il existe d’autres plantes pouvant être interdites.
Tel est le cas du Lophophora williamsii, cactus sans aiguillon contenant des alcaloïdes. Dans un autre registre, l’ambroisie (Ambrosia artemisifolia) pose des problèmes d’allergie de sorte que certains arrêtés préfectoraux imposent son arrachage avant sa floraison.
D’autres plantes peuvent poser problème en raison de leur caractère invasif. C’est pourquoi, en cas de doute et si vous souhaitez agrémenter votre balcon de fleurs qui sortent de l’ordinaire, il est conseillé de vous rapprocher de l’administration des parcs naturels de votre région (Parcs-naturels-regionaux.fr) ou d’une association spécialisée qui pourra, le cas échéant, vous indiquer les plantes à éviter.

Plantes et responsabilité

La responsabilité de l’occupant peut paraître minime en matière de décoration florale d’un balcon. Pourtant, il ne faut pas la négliger, loin de là. Nous l’avons vu, il convient de sécuriser pots et jardinières afin de prévenir tout risque de chute. De même, l’arrosage ne doit pas être trop généreux pour éviter des infiltrations sur le balcon inférieur.
Mais, au-delà de ces aspects, d’autres éléments sont à prendre en compte. La multiplicité des fleurs peut être un véritable festin pour les insectes butineurs (abeilles, bourdons…). Ces charmantes petites bestioles peuvent devenir suffisamment envahissantes pour empêcher vos voisins de profiter de leur propre balcon, ou pire, de mettre leur santé en danger s’ils sont allergiques.
Si votre voisin se plaint, ne le prenez pas à la légère, car votre responsabilité peut tout à fait être engagée si l’on établit un lien de causalité entre vos plantations et le préjudice qu’il subit. Soyez donc vigilants et, le cas échéant, remplacez certaines plantes ou diminuez-en le nombre.

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