La réforme du médicament, telle qu’annoncée hier par Xavier Bertrand, présente des points positifs pour les consommateurs et usagers. La participation directe de ces derniers à la pharmacovigilance, leur information sur les médicaments simplifiée, l’utilisation systématique de la dénomination commune internationale (DCI), la création d’un corps d’experts indépendants de l’industrie et le financement par l’Etat de la nouvelle Agence Nationale de Sécurité du Médicament, la participation des consommateurs de médicaments aux commissions de l’agence (à condition qu’on leur donne les moyens d’expertises nécessaires), … sont des points positifs dont certains étaient demandé par la CLCV depuis longtemps.

Mais de nombreux points restent à préciser ou sont très en retrait de ce que nous pouvons attendre. La notion de médicament « aussi bon » mériterait ainsi d’être précisée. Le niveau de la subvention de l’Etat à la nouvelle agence, comme à la formation des médecins, sera également un point important si l’on veut que celle-ci soit non seulement indépendante des financements du privé, mais fasse un travail efficace.

On peut également se demander pourquoi se borner à la réévaluation du rapport bénéfices/risques des seuls médicaments les plus anciens lorsque certains experts jugent que la très grande majorité des nouvelles spécialités mises sur le marché mériterait d’être purement et simplement retirée du marché et déremboursée car n’apportant rien ou présentant un rapport bénéfices/risques défavorable.

Nous aimerions également être certains que les médecins seront contrôlés sur le suivi de formations indépendantes de l’industrie pharmaceutique. Sur ce point, nous souhaitons que les prélèvements envisagés sur les laboratoires pharmaceutiques permettent d’abonder un fonds public suffisant pour financer des formations indépendantes des médecins.

L’industrie pharmaceutique ne devra exercer aucun contrôle sur l’utilisation de ce fonds. Et s’il est bon d’interdire le financement des étudiants par l’industrie pharmaceutique, se pose la question de leur prise en charge par l’Etat et le financement de la recherche publique. Enfin les nouvelles règles concernant les visiteurs médicaux demandent de très amples explications …

Consommation, logement Cadre de Vie, attend désormais les textes qui seront soumis au Parlement pour proposer des améliorations.