En France, plus de 14 % des enfants sont en surpoids et 3.5 % sont obèses. Le fait que les jeunes générations soient plus corpulentes que leurs aînés n'est pas anecdotique. L'excès de poids les prédispose en effet à de nombreuses maladies chroniques. A ce risque sanitaire s'ajoute une injustice économique et sociale puisque toutes les statistiques montrent que l'obésité est plus fréquente dans les milieux modestes

La progression de l'obésité s'explique par des facteurs multiples : sédentarité, nouveaux comportements, recul du savoir-faire culinaire. Mais cela n'exonère en rien les professionnels de leur part de responsabilité. Il est bien établi que la publicité et le marketing façonnent les goûts et les habitudes alimentaires des plus jeunes.

En 2006 déjà, la CLCV pointait du doigt la forte pression publicitaire dans les écrans ' jeunesse ' ainsi que l'omniprésence des produits riches en sucre et/ou en graisses. Nous soulignions également l'inefficacité de l'autorégulation dans ce domaine.

Dans le cadre des discussions actuelles ouvertes par le Ministère de la Santé sur l'encadrement de la publicité, nous veillerons à ce que cesse la promotion abusive des aliments les plus déséquilibrés.

Par ailleurs, il est essentiel de prendre en compte la montée en puissance d'internet comme nouveau support commercial. Alors que les grands noms de l'agroalimentaire se disent prêts à moins communiquer sur le petit écran, ils investissent largement le Web. Kellog's, Nestlé, Haribo, Lu ont tous développé des sites dédiés aux enfants. On y retrouve d'ailleurs bien souvent les bons vieux spots télévisés…

Pour vendre, Internet est sans doute devenu plus stratégique que la télévision. Sur les sites des marques, les enfants s'abonnent à des newsletters, créent leurs espaces personnels et sont invités à diffuser l'information auprès de leur entourage.

« Télécharge la nouvelle pub sur ton mobile et partage là avec tes amis » propose par exemple Coca-Cola. Quel meilleur porte-parole d'une marque auprès d'un enfant ou d'un adolescent qu'un de ses copains ?

C'est pourquoi la CLCV s'associe à l'initiative de Consumers International en faveur d'un code relatif à la commercialisation des produits alimentaires auprès des enfants. Ce texte prévoit notamment que toutes les formes de publicité, actuelles, potentielles et quelque soit le média en jeu, soient traitées de la même façon.