Après la forte hausse des prix de l’alimentaire de 2008 (+5.7% selon l’Insee), les prix sont de nouveau repartis à la hausse depuis deux ans. L’alimentation constitue une dépense contrainte qui pèse lourd dans le budget des ménages les plus modestes et cette inflation continue a pour eux un impact certain.

Au niveau national et international, les prix agricoles, orientés à la hausse, sont le facteur le plus souvent mis en avant pour expliquer ces augmentations. D’après une publication récente du ministère de l’agriculture, les prix des matières premières ont crû de 14% sur l’année 2012 et certaines denrées ont vu leurs cours s’envoler. Celui du blé a augmenté de 46% et celui de la pomme de terre de 116% au cours des douze derniers mois.

Ce contexte inflationniste appelle une série d’actions. La production agricole doit faire l’objet d’effort de recherche et d’innovation afin de concilier au mieux les enjeux de productivité et de respect de l’environnement. Les marchés agricoles doivent être régulés afin d’éviter les excès de la spéculation.

Par ailleurs, il importe de limiter les hausses de prix en rayon et de permettre aux consommateurs de bénéficier des baisses qui concernent certains secteurs de la production. Actuellement, les cours du lait évoluent à contre-courant du reste des prix agricoles et il est essentiel que cette baisse soit transmise au consommateur.

L’observatoire des prix et des marges mène un important travail sur la transmission des prix au long des filières. Ses premiers résultats tendent à dédouaner la grande distribution quant au niveau des marges nettes qu’elle pratique. Mais il s’agit là de données encore très parcellaires car elles portent sur un petit nombre de produits et surtout sur un très petit pas de temps, à savoir une année. Ces efforts de transparence doivent être poursuivis et il importe que les industriels de l’agroalimentaire fournissent à leur tour leurs marges nettes.

Concernant la grande distribution, on estime que les enseignes sont en position dominante dans près de 50 % des zones de chalandise. Un tel contexte est évidemment défavorable aux consommateurs et il convient d’identifier précisément les zones où la concurrence est insuffisante et d’y remédier. Ceci passe notamment par une réforme des commissions d’aménagement commercial et par un renforcement des pouvoirs de l’Autorité de la concurrence.