Les gardiens d’immeubles ont un rôle très important car ils participent à la mise en place et la pérennité du lien social entre les habitants. La grande majorité des locataires qui nous contactent à l’occasion de nos permanences apprécie la présence d’un gardien, lequel participe au bien-vivre ensemble et peut d’ailleurs, dans certains cas, faire office d’intermédiaire avec le bailleur.

Or, l’entrée en vigueur d’un décret de 2012 imposant à un certain nombre de gardiens de participer au coût de leur logement de fonction ne pourra avoir que des conséquences dommageables dans les immeubles sociaux concernés et entraînera, inexorablement, la disparition de cette profession.

Il s’agit ici d’un bien mauvais message des pouvoirs publics, lesquels se contredisent en affirmant vouloir renforcer le lien social alors qu’ils vont, au contraire, l’affaiblir en agissant de la sorte. Il est d‘ailleurs surprenant que l’on cherche à faire disparaître cette profession alors même que les textes imposent la présence d’un gardien pour 100 logements et qu’une réflexion avait été mise en place, il y a quelques années, par le ministère, en vue de renforcer le rôle des gardiens dans les immeubles.

C’est pourquoi nous demandons que les gardiens ne soient pas concernés par cette mesure.

En parallèle, nous attirons d’ores et déjà l’attention des pouvoirs publics et des bailleurs sociaux qui pourraient être tentés d’augmenter les salaires des gardiens en vue de compenser cette charge qui risque d’incomber à ces derniers : en aucun cas nous ne tolérerons la moindre majoration des loyers et charges des locataires. Il appartient à chacun de prendre ses responsabilités et de tirer toutes les conséquences, tant sociales que financières, de ses décisions. Les locataires du secteur social constituent un public fragile économiquement et l’on ne saurait accepter toute hausse de la sorte. Il n’appartient nullement aux locataires les plus modestes de supporter le coût d’une telle politique.

Nous demandons donc :

- la non-application des dispositions du décret de 2012 aux gardiens d’immeubles HLM ;

- le cas échéant, l’absence de toute majoration des loyers et charges des locataires en vue de compenser la perte de pouvoir d‘achat du personnel de gardiennage.