Le procès du Mediator devant le tribunal de Nanterre vient d’être de nouveau suspendu et ne reprendra pas avant le second semestre 2014. En effet, dans le cadre d’un supplément d’information très large, le tribunal a demandé que lui soit communiqué l’ensemble des pièces de l’instruction en cours à Paris.

Ce nouveau report constitue une lourde déception pour les 700 parties civiles dont certaines ont saisi le tribunal il y’a déjà plus de deux ans et qui ont déjà dû faire face à une longue série de péripéties juridiques.

Cette déception est d’autant plus profonde qu’au cours de cette semaine d’audience avortée, les témoins que nous avons cités ont clairement démontré la responsabilité des laboratoires Servier. S’appuyant sur des faits précis, dont des études publiées par la firme elle-même, ils ont établi qu’elle ne pouvait ignorer les propriétés pharmacologiques du Mediator et les risques qui lui étaient associés. Quant à la défense des laboratoires Servier, à cours d’argument sur le fond de l’affaire, elle s’est limitée à des arguties juridiques et à des réponses lacunaires et bien peu convaincantes.

Face à cette situation, le tribunal a pourtant décidé que les parties civiles pouvaient encore attendre plus d’un an avant qu’une décision de justice leur soit peut-être rendue. Nous prenons acte de cette décision regrettable même si nous ne la comprenons pas.

La CLCV reste déterminée à accompagner les victimes de cette tromperie de grande ampleur dans leur parcours judiciaire. Si le procès de Nanterre n’est pas arrivé à son terme, il a d’ores et déjà permis que les parties civiles et les témoins soient publiquement entendus. Ces débats n’ont pas été vains comme en atteste la position du Procureur de la République qui a manifesté son soutien aux parties civiles et a rappelé que "c'est un droit absolu pour tout citoyen de saisir directement un juge". Comme toutes les parties civiles qui attendent des sanctions et des réparations dans des délais raisonnables, la CLCV espère que ce message sera entendu par l’ensemble de l’institution judiciaire.