Le rapportde l’IGAS sur le Mediator publié le 15 janvier revient de manière détaillée sur la façon dont les laboratoires Servier se sont employés pendant des décennies à faire passer ce coupe-faim pour un médicament adapté au traitement du diabète et des hypertriglycéridémies.

Cette enquête officielle établit que les laboratoires Servieront cherché à masquer « les liens de parenté »existant entre le Mediator et d’autres molécules coupe-faim dont les effets secondaires étaient déjà bien connus.

Il existe ainsi une étroite similitude entre le Mediator et l’Isoméride un médicament « anti-obésité »de sinistre mémoire. Rappelons que l’Isoméride a été retiré du marché en Europe et en Amérique du
Nord dans les années 1990 en raison de nombreux cas d’hypertension artérielle pulmonaire. Aux USA, l’Isoméride avait d’ailleurs donné lieu à l’une des plus importantes « Class actions » débouchant sur le versement de sommes considérables aux victimes.

S’agissant du Mediator, la stratégie de l’écran de fuméedes laboratoires Servier, aux conséquences désastreuses, constitue une atteinte particulièrement grave à la loyauté de l’information due aux consommateurs.
C’est donc au nom de la défense des intérêts de l’ensemble des consommateurs que notre association a décidé d’agir sur le plan pénal contre le fabricant.

Par ailleurs, s’il est clair que les laboratoires Servier ont délibérément cherché à tromper les agences sanitaires, on ne peut qu’être abasourdi de constater que cette manipulation, somme toute grossière, ait fonctionné. Au-delà du fabricant, c’est l’ensemble du dispositif d’évaluation, de délivrance et de vigilance du médicament qui a failli à ses missions essentielles et c’est doncce dispositif qu’il convient de refonder.

Outre son action sur le fond, la CLCV se mobilise aux côtés des patients directement concernés. A ce jour, une centaine de personnes traitées au Mediator se sont tournées vers la CLCV pour se renseigner sur les démarches médicales ou judiciaires à suivre. Nous proposerons à celles qui le souhaitent d’agir en justice dans le cadre d’une procédure civile pour obtenir réparation du préjudice subi.


[1] Le Mediator a été autorisé en 1974 et retiré du marché en 2009.