A la veille d’une éventuelle décision de modification du taux du livret A par le gouvernement, la CLCV demande  que celui-ci reste à 1 %.

Le gouverneur de la Banque de France a proposé, mi-juin, que ce taux soit ramené à 0,75 % et a rappelé que l’application de la formule de calcul dédiée, tenant compte notamment de l’inflation, pouvait induire un taux plus bas encore.

Notre association plaide auprès des pouvoirs publics pour que ce taux reste à 1 % pour trois raisons principales :

Premièrement, le taux du livret agit comme une protection de l’épargne des personnes à revenus moyens ou modestes, ces derniers ayant tendance à garder durablement leurs fonds sur ce support. Les personnes à revenus plus élevés, pour leur part, ont souvent un livret A mais il leur est plus facile d’optimiser leurs placements en cas de baisse du taux du livret, car ils ont suffisamment de capitaux à placer pour assumer les divers frais de transactions vers d’autres produits d’épargne. Les catégories à moindres revenus ont plutôt une épargne de précaution, nettement moins mobile car réduite, dont la valorisation dépend très étroitement de l’évolution du taux du livret A.

Deuxièmement, il faut rappeler que la France est l’un des pays en Europe qui compte la plus faible part de comptes de dépôt (« comptes courants ») rémunérés. Les banques françaises bénéficient donc d’un certain privilège en disposant d’une vaste ressource quasi gratuite par les dépôts courants. Les pouvoirs publics doivent prendre en compte ce fait et accorder en contrepartie une rémunération un peu significative du livret A.

Troisièmement, le taux du livret A représente avec, par exemple, les prix du carburant ou de l’immobilier, un indice économique que les particuliers connaissent. Son évolution constitue donc un réel  « marqueur «  psychologique »  d’évolution du pouvoir d’achat et une baisse du taux en dessous du seuil de 1 %  serait considérée comme un signe récessif.