Le 7 octobre 2015, réagissant au scandale Volkswagen, la ministre de l’Ecologie promettait par voie de presse un « rapprochement » entre les fiscalités de l’essence et du diesel, passant par une « baisse des taxes sur l’essence et une augmentation sur le diesel ».

L’objectif était de mettre fin à un avantage fiscal du diesel. Quelques jours plus tard, le gouvernement chiffrait ces évolutions : moins 1 centime de taxation de l’essence et 1 centime de plus sur le gazole.

Malheureusement, la CLCV constate que cette promesse a été vite oubliée. L’année prochaine, les taxes sur les carburants seront finalement alourdies. Une hausse effective dès le 1er janvier : + 3,5 centimes de fiscalité par litre de gazole, + 2 centimes par litre de sans-plomb 95 (SP95). Seul le SP-E10 ne verra pas sa fiscalité augmenter. Dans les faits, environ 86 % des automobilistes français seront touchés par la hausse des taxes.  

Pour justifier cette augmentation qui permettra à l’Etat de récupérer 2,35 milliards d’euros dans le portefeuille des automobilistes,  le ministre des Finances a indiqué qu’elle est due à la  contribution climat énergie (CCE) votée en 2014 - censée défavoriser les énergies les plus polluantes - et qui augmentera au 1er janvier 2016.

L’objectif de la CCE est d’inciter les automobilistes à changer de véhicule au travers d’une fiscalité favorisant les véhicules moins polluants comme les véhicules électriques. Souhait louable sur le papier mais qui dans les faits pose un certain nombre de problèmes au vu du manque d’autonomie et de points de recharge actuels.  Or, on sait que les changements de comportement en termes de consommation de l’énergie ou d’utilisation de véhicule dépendent peu du niveau de la fiscalité. C’est l’accessibilité à des solutions techniques viables avec des incitations positives comme les bonus qui sont le premier vecteur de changement de comportement.   

Notre association a toujours été favorable à une fiscalité incitative et écologique, à condition que des compensations réelles soit mises en place (allègement et baisse d’impôts, aide financière, …) dans l’objectif d’une neutralité fiscale. Une augmentation des taxes sans un accès à une solution durable, fiable et accessible à tous ne peut être viable.