Le BPA peut migrer en quantités infimes de l’emballage vers l’aliment où il se retrouve alors à l’état de traces.

Compte tenu des données toxicologiques disponibles et des quantités de BPA en jeu, les autorités sanitaires ont longtemps considéré que ce phénomène ne posait pas de risque et les polycarbonates figurent donc parmi les matériaux autorisés pour l’usage alimentaire.

Mais de nouvelles études semblent indiquer que le BPA pourrait, à de très faibles doses, mimer l’action de certaines hormones.

Ilserait ainsi susceptible de perturber divers processus biologiques en particulier au cours du développement du fœtus ou des jeunes enfants.

Plusieurs agences sanitaires en Europe, Amérique du Nord, Nouvelle-Zélande et Australie se sont saisies de la question et récemment l’Agence européenne de sécurité alimentaire a indiqué que « des études menées sur des animaux en développement suggèrent d’éventuels effets toxiques du BPA ».

Toutefois, l’agence a souligné qu’en raison d’insuffisances méthodologiques, ces études ne permettaient pas de revoir le calcul des doses tolérables dans les aliments.

Dans ce contexte de forte incertitude, l’interdiction des biberons au BPA, votée en France en mai 2010, est une premièremesure de précaution destinée à réduire l’exposition des nourrissons. Il serait d’ailleurs souhaitable qu’elle soit étendue au niveau européen. Rappelons que les biberons en plastique, même s’ils sont « sans BPA », ne doivent pas être chauffés ou remplis avec des liquides trop chauds. Lorsque la présence des parents permet d’écarter tous risques de blessure, les biberons en verre sont une bonne alternative.

Mais, hormis les biberons,le BPA est présent dans de nombreux contenants alimentaires et certaines boîtes de lait infantile pourraient faire partie des sources directes d’exposition des bébés.
La CLCV appelle les professionnels et les pouvoirs publics àse mobiliser pour développerdes alternatives fiables au BPA, en priorité pour les aliments de la petite enfance.Nous souhaitons qu’un état de lieux des solutions déjà existantes ou envisageables soit rapidement dressé.

Les plastiques de substitution envisagésdevront faire l’objet d’une évaluation approfondie permettant de garantir qu’ils sont effectivement plus sûrs que le BPA. Il s’agit là d’une question délicate qui nécessite d’importants efforts de recherche et d’évaluation.
En effet, à ce jour, les méthodes d’expertise permettant d’évaluer les effets sur le long terme de faibles doses de contaminants chimiques (BPA ou autres) restent à mettre au point.