Les personnes souffrant d’allergies alimentaires ont de plus en plus de difficultés à interpréter les étiquetages des produits de l’industrie.

« Peut contenir des traces d’arachide », « fabriqué dans un atelier utilisant des oeufs » : ces mentions, loin de fournir une information précise, entretiennent un doute sur l’ensemble des denrées.

Ne correspondant à aucune exigence réglementaire, elles permettent avant tout aux professionnels de se couvrir du point de vue juridique au cas où surviendrait une contamination.

Certains grands groupes continuent d’ailleurs à utiliser systématiquement cet étiquetage dit de « précaution », alors qu’ils ont entrepris d’importants efforts pour prévenir les risques. 

En avril 2005, la CLCV, avec le soutien des associations de personnes allergiques, saisissait l’Agence française de sécurité sanitaire afin de mettre un terme à cette confusion. Si l’avis que vient de rendre l’Afssa n’apporte pas toutes les réponses aux difficultés rencontrées par les personnes allergiques, on retiendra néanmoins un certain nombre des pistes d’amélioration.

L’agence insiste notamment sur la nécessité pour les entreprises de se doter de plans d’évaluation et de prévention qui permettront de mieux cerner la réalité du risque allergique et donc d’informer les consommateurs à bon escient. Si, grâce à l’évaluation, il apparaît par exemple que votre biscuit n’a aucun risque d’être contaminé par du soja, cet allergène potentiel ne devrait plus être mentionné sur l’étiquette.

Par ailleurs, l’Afssa appelle à une clarification sur les produits réputés « sans » allergène qui sont vendus beaucoup plus cher. L’agence demande des contrôles qualité validant l’absence d’allergène, contrôles qui ne sont pas systématiquement mis en œuvre aujourd’hui. 

Sur la base de cet avis, la CLCV appelle les pouvoirs publics à mettre en place, en concertation avec l’ensemble des acteurs, des mentions informatives qui permettront aux personnes allergiques de distinguer les niveaux de garantie qu’apportent les produits. Parallèlement, il conviendra de lancer rapidement les programmes de recherche destinés à évaluer la tolérance des personnes allergiques à des quantités très faibles d’allergènes. En effet, les données scientifiques sont aujourd’hui insuffisantes pour parvenir à définir des seuils de contamination au-dessous desquels l’étiquetage de précaution devrait être purement supprimé.

Retrouvez les éditos « alimentation » de la CLCV sur le site : www.lepointsurlatable.fr.