En France, l’alimentation des animaux, notamment des volailles et des porcs, est principalement assurée par l’importation de soja d’Amérique du Sud qui est largement issu de variétés génétiquement modifiées. De plus, actuellement, les protéines animales transformées (PAT) qui sont issues de coproduits d’abattage d’animaux sains ne sont pas autorisées pour l’alimentation des porcs et des volailles, mais on ne peut exclure qu’elles le deviennent.

Pour réduire, entre autres, ces importations et éviter la réintroduction des farines animales, une des solutions envisagées serait d’utiliser les insectes, car ils présentent un grand potentiel, notamment nutritionnel, en alimentation animale. Nous avons donc cherché à tester l’acceptabilité d’une telle pratique.

Les résultats sont mitigés : environ 39 % des répondants se sont dits prêts à consommer des produits carnés (porcs, ovins, caprins, bovins, volailles) ainsi que des poissons d’élevage nourris avec des farines d’insectes. Et dans une proportion à peine supérieure (44 %), ils ont affirmé qu’ils refuseraient de manger ces produits. Ces réponses peuvent paraître surprenantes, car d’ordinaire les consommateurs ont une forte suspicion face aux innovations et aux pratiques relevant de l’expérimentation.

Notre sondage a également montré que les consommateurs faisaient une nette distinction entre les animaux omnivores et carnivores (volaille, porc et poisson d’élevage) pour lesquels une consommation d’insectes leur paraît envisageable, au contraire des animaux herbivores (bovins, ovins et caprins) : « J’accepte car les insectes font naturellement partie de l’alimentation des volailles », « Les porcs étant omnivores si des études sont menées pour s'assurer que ni les animaux ni la viande ne seront affectés par cette alimentation, je suis prêt à en manger », etc.

En outre, certains consommateurs privilégieraient une consommation de poisson plutôt qu’une de viande puisque ils ont encore en mémoire la crise de la vache folle ayant touché très sévèrement la filière bovine.

De plus, si cette pratique venait à voir le jour, les consommateurs aimeraient en être informés par le biais de l’étiquette.

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Consulter notre étude de la perception des consommateurs sur les projets de bio-raffineries d’insectes sous l’angle de leur valorisation en alimentation animale.


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(Publié le 21 septembre 2015)