Les Français portent une attention de plus en plus grande à ce qu’ils ont dans leurs assiettes et à la qualité des produits qu’ils achètent. En 2013, nous avions effectué un sondage auprès de 1 040 personnes qui avait révélé que la quasi-unanimité d'entre elles considérait que l’information sur l’origine des aliments était primordiale. L’enjeu est d’importance. En effet, l’étiquetage de l’origine peut contribuer à restaurer la confiance des consommateurs envers les produits alimentaires qu’ils consomment. Depuis le printemps dernier, nouvelle étape, plus que l’origine de l’aliment, c’est l’origine des ingrédients qui s’affichent.

Une nouvelle information sur les emballages

Depuis le 1er avril 2020, l'origine des ingrédients principaux d'un produit alimentaire avec une mention géographique sur l'emballage (drapeau français, mention d'une région…) doit être indiquée. L’ingrédient principal est celui que l’on retrouve à plus de 50 % dans la recette ou qui est habituellement associé à une recette : des tomates dans une sauce tomate ou des œufs dans les madeleines. Ce nouvel étiquetage a pour but de protéger le consommateur d’éventuelles informations trompeuses sur une denrée alimentaire laissant supposer une origine autre que son origine réelle.

Connaître l’origine de l’ingrédient pour manger local

La tendance à vouloir consommer local et durable se confirme. Selon notre sondage c’est en effet la première raison (80 %) pour laquelle nos répondants souhaitent connaître l’origine des ingrédients d’un produit alimentaire. La seconde (63 %) est de soutenir les producteurs et les entreprises françaises. 45 % ont répondu les deux, l’un ne va donc pas sans l’autre. Il y a à la fois une volonté de la part des consommateurs de soutenir les producteurs français en choisissant des produits fabriqués en France mais aussi de réduire l’impact de l’alimentation sur l’environnement en choisissant des ingrédients les plus locaux possibles. Cela traduit la sensibilité de plus en plus de consommateurs à la cause agricole et au souci de leur permettre de vivre décemment de leur travail.

Plats préparés : une indication pour un maximum d'ingrédients

Nous avons voulu savoir si dans un plat préparé les consommateurs privilégiaient l’information sur l’origine d’un ingrédient plus qu’un autre. Par exemple pour une paella, est-il plus important de connaître l’origine de la viande, du riz, des épices ou encore de l’huile qui entrent dans la recette. Nos résultats montrent qu’il n’y a pas un ingrédient qui est plus important qu’un autre. 83 % des participants à notre sondage souhaiteraient en effet connaître l’origine de tous les ingrédients qui composent le plat. Rappelons qu’actuellement seul l’ingrédient principal d’un produit alimentaire (plat préparé, sauce tomate, gâteau...) avec une mention géographique sur l'emballage à l’obligation d’indiquer son origine. Les produits qui ne font pas apparaître ce type de mention n’ont aucune obligation d’informer sur l’origine des ingrédients, à l’exception de la viande et du lait s’ils représentent respectivement plus de 8 % et 50 % de la recette.
 
Quant à savoir ce qui importe le plus aux consommateurs, connaître le pays d’origine de l’ingrédient ou le pays où il a été transformé, par exemple des fèves de cacao pour des biscuits fourrés au chocolat, pour plus des deux tiers des répondants c’est le pays d’origine qui prime.

 

L’origine de la viande

Depuis avril 2015 un règlement européen impose l'étiquetage de l'origine des viandes fraîches et congelées de porcs, d'ovins, de caprins et de volailles. Mais attention, contrairement à ce qui se fait pour la viande de bœuf, le consommateur ne connaît pas pour autant le lieu de naissance de l’animal. Pour les autres viandes, seuls sont mentionnés les lieux d’élevage et d’abattage.

Dans les plats préparés, lorsque la viande compose au moins 8 % du plat, la mention de son origine doit être indiquée sur l’emballage (décret du 19 août 2016 et arrêté du 30 septembre 2016). Dans notre enquête sur les plats préparés à base de bœuf, de 2020, nous avons constaté que cette réglementation était respectée sur 9 plats sur 10. Un bon résultat qu’il faut nuancer face à la multitude de mentions et logos différents utilisés par les marques qui brouillent l’information donnée aux consommateurs.

  

*Sondage en ligne réalisée du 16 au 30 décembre 2020, 497 participants.

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