Plateau promotionnel à l’entrée du magasin, affiches colorées annonçant une « Promo », produit présenté en format familial… Les rayons des supermarchés foisonnent d’offres qui nous promettent un achat gagnant. Mais en êtes-vous vraiment certain ? Et ces yaourts dont l’emballage affiche de belles fraises est-ce la garantie qu’il y en a en quantité conséquente ? Ces techniques de merchandising et de marketing ont avant tout pour but d’attirer les consommateurs. Que faut-il vérifier pour ne pas se laisser abuser ?

« PROMO », « XXL » ou « FAMILIAL »

Ce n’est pas parce que les mots « PROMO », « XXL » ou « FAMILIAL » figurent sur les paquets que toutes les offres sont forcément intéressantes. Oui, l’économie réalisée peut être appréciable mais il ne peut s’agir aussi que de quelques centimes. Il est indispensable de bien regarder le prix à l’unité (au kilo ou au litre) du produit bénéficiant de l’offre et de le comparer avec celui du format classique pour vérifier l’économie réalisée. Un réflexe utile pour éviter d’être abusé par des offres qui sont en réalité plus chères qu’en format classique ! En mai 2020, l’ONG Foodwatch a repéré en grandes surfaces une dizaine d’exemples où des aliments en « format maxi », « familial » et même en lot que l’on pourrait croire économiquement plus avantageux étaient en réalité plus chers au kilo que leurs homologues de taille classique : de quelques centimes à plus de 29 %.

Opter pour un grand format pour bénéficier de la promotion n’est pas toujours un bon calcul. L’achat d’aliments périssables lors de coups promotionnels est souvent à l’origine de gaspillage. Il n’est pas rare qu’une partie finisse au fond de la poubelle faute d’avoir été consommée avant la date limite de consommation (DLC) ou parce qu’elle a été oubliée au fond du réfrigérateur ou d’un placard. Pour éviter cela, faites une liste de courses en indiquant ce dont vous avez vraiment besoin. Ainsi, en arrivant dans le magasin, vous allez droit au but, ce qui diminue les tentations vers des produits superflus même en promotion !

Promotions dès l’entrée et tête de gondole

La présentation sur palette et en cartons évoque le déstockage et la bonne affaire. Ces plateaux promotionnels sont en général situés à l’entrée du magasin, de manière à limiter la possibilité pour le consommateur de comparer réellement les prix à l’unité avec des produits équivalents. Notre conseil, mettez le produit dans votre chariot et lorsque vous passerez dans son rayon, comparez son prix au kilo ou au litre avec sa version classique. Même réflexe pour les offres en tête de gondole. Ce n’est pas forcément le produit mis en évidence qui est le plus intéressant !

Emballages attractifs

Le packaging est la première chose que l’on voit au moment où l’on va acheter un produit. Les fabricants tentent ainsi d’attirer les consommateurs avec des emballages attractifs en y faisant, par exemple, figurer de beaux fruits alors que le produit n’en contient parfois qu'un infime pourcentage. Nous en avons fait le constat en 2020 lors de notre enquête sur les biscuits, gâteaux et barres de céréales mettant en évidence des fruits sur leur emballage. La quantité de fruits mise en avant était souvent décevante et l’image sur le paquet trompeuse. La moyenne des fruits mis en évidence était seulement de 11 %. Notre conseil, ne vous fiez pas à l’emballage mais à la liste des ingrédients !

Gâteaux, céréales pour le petit-déjeuner, yaourts… Les produits affichant des personnages de dessins animés et autres mascottes sur les emballages séduisent les plus jeunes. Avant de faire plaisir à votre enfant jetez là aussi un œil sur la liste des ingrédients. Ainsi dans une enquête réalisée en 2019, nous avons constaté que les poissons panés affichant ce type de personnage et donc ciblés enfant, contenaient en moyenne moins de poisson, moins de filets (mais de la chair, un morceau moins noble) et avaient une moins bonne qualité nutritionnelle que ceux non ciblés.

Produits « bons pour la planète »

Une dominante de vert sur l’emballage d’un paquet de couches-culottes ou quelques feuilles et des fleurs sur un paquet de lingette pour donner un côté « nature » ne garantit pas la qualité écologique réelle du produit ou la réalité de sa démarche de développement durable. Des allégations vagues telles qu’« écologique » ou « respectueux de l’environnement » non plus. Il s’agit de ce que l’on appelle le greenwashing ou « éco-blanchiment » en français. C’est une méthode de marketing consistant à communiquer auprès des consommateurs en utilisant des affirmations infondées, biaisées ou partielles visant à faire paraître un produit plus écologique qu’il ne l’est en réalité.

Si vous souhaitez acheter éco-responsable, vérifiez que le produit arbore un label apportant de réelles garanties. Parmi ces labels il y a par exemple l’éco-label européen, AB (agriculture biologique), Ecocert ou encore Haute valeur environnementale. Retrouvez les labels environnementaux recommandés par l’agence de la transition écologique (ADEME) sur www.agirpourlatransition.ademe.fr Rubrique « Particuliers », « Bons réflexes conso » et cliquez sur « Quel label choisir ? »

Aliments « bons pour la santé »

De nombreux produits arborent des allégations nutritionnelles qui donnent une image de produits sains : « source de fibres », « pauvre en matières grasses »,…mais cela cache bien souvent des teneurs élevées pour d’autres nutriments. Par exemple, un biscuit riche en fibres peut tout à fait être aussi riche en sucre et en matières grasses ! Restez vigilants sur les valeurs nutritionnelles au dos de l’emballage ou jetez un œil au Nutri-Score s’il est présent, il vous donnera une idée du profil nutritionnel global et vous aidera à comparer avec d’autres produits de la même catégorie.

1 produit acheté 1 gratuit : c’est fini !

Depuis la loi Egalim du 30 octobre 2018 venue encadrer les promotions pour les produits alimentaires, il est interdit de faire des promotions supérieures à 34 %, et donc de proposer des offres « 1 produit acheté 1 gratuit ». En revanche le « 2 achetés 1 gratuit » reste possible. Le but de la loi était de permettre de mieux rémunérer les agriculteurs en empêchant les négociations trop drastiques entre les distributeurs et les fournisseurs au détriment des revenus agricoles.

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