Doux ou fort en goût ?

Le goût de chaque miel est différent et dépend de la composition des fleurs butinées. On distingue les miels mono-floraux qui sont élaborés à partir d’une seule espèce végétale, par exemple le miel d’acacia ou le miel de lavande, et les miels poly-floraux, appelés miel de printemps ou miel d’été élaborés à partir de plusieurs types de fleurs. Chaque miel mono-floral a ses caractéristiques, des plus doux (miel d’acacia, de romarin, de tilleul…) aux plus typés (arbousier, châtaignier, lavande, tournesol, thym…). Généralement, plus le miel est foncé, plus le goût est prononcé. Ainsi, le miel d’acacia, très clair, est assez doux et peu fruité alors que le miel de châtaigner, très foncé a un goût plus prononcé et légèrement amer.

Crémeux ou liquide ?

À la sortie de la ruche, le miel est liquide mais attention, tous les miels cristallisent avec l’âge, plus ou moins vite et fortement, en fonction de leur composition ! Le miel de framboisier cristallise rapidement et grossièrement alors que le miel d’acacia reste toujours liquide. Choisissez votre miel en fonction de vos goûts et de votre mode de consommation. Préférez un miel crémeux comme le miel de citronnier, le miel d’amandier, ou le miel de tilleul pour étaler sur vos tartines et un miel liquide comme celui d'acacia, de forêt ou de chêne pour sucrer vos yaourts, tisanes et desserts.

Composition : lisez bien l’étiquette

La composition du miel est encadrée par la réglementation européenne. Elle doit respecter plusieurs critères quant à la teneur en sucre (fructose, glucose et saccharose), la teneur en eau et en matières insolubles dans l'eau, la conductivité électrique, les acides libres, l'indice diastasique et la teneur en hydroxyméthylfurfural (HMF). Bien que les législations françaises et européennes garantissent un produit très contrôlé, il existe un grand nombre de fraudes sur le marché du miel. La fraude la plus répandue est l’adultération, c’est-à-dire l’ajout d’eau ou de sucres de basse qualité (sirop de glucose par exemple).

Repérez l’origine

La réglementation exige que le pays d’origine du miel soit indiqué sur l’étiquette. Lorsque le miel est un mélange provenant de plusieurs pays, l’indication du pays d’origine peut selon les cas être remplacée par : « mélange de miels de l’UE », « mélange de miels non originaires de l’UE », « mélange de miels originaires et non originaires de l’UE »… Ce qui n’éclaire pas du tout le consommateur !

Privilégiez un miel affichant une origine précise (nom et adresse de l’apiculteur) et favorisez les points de vente fiables, qui vous offrent une meilleure traçabilité tels que les magasins spécialisés ou l’achat en direct chez l’apiculteur.

Fiez-vous aux signes officiels de qualité : le miel de Provence, le miel d’Alsace ou le miel des Cévennes IGP (Indication géographique protégée), le miel de Corse ou le miel de sapin des Vosges AOP (Appellation d’origine protégée) qui garantissent une origine géographique et florale.

Une meilleure information sur l’origine du miel

Sur les 40 000 tonnes de miel consommées chaque année en France, environ 60 % sont importées, principalement d’Espagne, de Chine, d’Ukraine et d’Argentine avec dans certains cas des fraudes à la clé. Afin de renforcer l’information sur l’origine des miels, le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, et la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, ont notifié un projet de décret à la Commission européenne en juillet 2019. Il prévoit que les mélanges de miels commercialisés en France devront préciser sur leur étiquette la liste exhaustive des pays d’origine des miels et les composants, par ordre pondéral décroissant avec une mise en évidence en gras, de l’origine des miels qui représentent plus de 20 % du mélange.

La Commission européenne a indiqué que la mise en évidence des pays représentant plus de 20 % allait trop loin par rapport à ce que permet l’actuelle réglementation européenne. La France va proposer à la Commission un nouveau projet de décret visant à imposer au minimum une obligation de l’indication de la liste des pays, par ordre pondéral décroissant. La CLCV regrette le retour négatif de la Commission européenne et soutient la démarche française visant à apporter plus de transparence aux consommateurs sur l’origine du miel et à éviter les fraudes.

Face à la position de la Commission européenne, la France a voté le 10 juin 2020 une loi relative à la transparence de l'information sur les produits agricoles et alimentaires qui impose l’affichage de la liste de tous les pays d’origine de la récolte par ordre décroissant. Un décret publié en avril 2022 vient préciser que cette obligation ne concerne que les mélanges de miels conditionnés en France. Les miels conditionnés hors de France pourront se contenter d’indiquer « origine UE et/ou non UE ». Le texte entrera en vigueur à partir du 1er juillet 2022.

Qu’est-ce que le miel bio ?

Le miel bio se distingue par un mode de production et des conditions d’élevage des abeilles qui respectent le cahier des charges de l’agriculture biologique et dont les principales caractéristiques sont :

  • Les abeilles doivent naître et être élevées dans des exploitations bios et la race des abeilles doit être adaptée aux conditions climatiques locales.
  • Les sources de pollen et de nectar doivent être disponibles autour du rucher dans un rayon de 3 km et être principalement issues de cultures produites selon les règles de l’agriculture biologique, d’une flore spontanée et/ou de cultures traitées grâce à des méthodes respectueuses de l’environnement.
  • L’utilisation de médicaments vétérinaires est très réglementée : l’organisme certificateur ou l’autorité de contrôle doit en être informé avant que les produits puissent être commercialisés en bio.

Même s’il est impossible de garantir à 100 % que les abeilles ne butinent que des cultures bios, un test réalisé par 60 millions de consommateurs en avril 2018, montre que sur douze miels, neufs sont exempts de résidus de pesticides et de médicaments vétérinaires, tandis que dans les trois autres, de faibles quantités des composants du glyphosate ont été retrouvées très certainement par le fait de contaminations environnementales des surfaces voisines. Une étude précédente de 2011 a montré que le miel conventionnel contenait en moyenne six résidus de polluants. Un miel labellisé bio n'aura donc pas ou peu (sous forme de résidus seulement) de substances indésirables comparativement à un miel conventionnel.

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