Le label AB (Agriculture Biologique) est, avec le Label Rouge, le signe officiel le mieux connu des consommateurs.

Son histoire

C’est en 1980 que les pouvoirs publics français ont reconnu officiellement l’agriculture biologique et créé le label « AB ».

Depuis juillet 2010, les produits biologiques européens portent le logo spécifique de l’Union Européenne, l’Eurofeuille. En France, les deux logos (AB et l’Eurofeuille) peuvent figurer sur les emballages des produits Bio.

Intérêt

L’agriculture conventionnelle, utilisatrice de pesticides et d’engrais de synthèse s’accompagne d’effets négatifs sur l’environnement, notamment d’une pollution diffuse des eaux.

L’agriculture biologique, en rupture avec ces modes de production, s’interdit l’utilisation des produits de synthèse, que ce soit pour fertiliser ou protéger les cultures. L’utilisation d’OGM est également exclue. Le « Bio » répond donc aux préoccupations croissantes des consommateurs et des citoyens pour le respect de l’environnement.

Cependant, les études montrent que la première motivation des consommateurs qui optent pour le Bio c’est la santé. Les effets des résidus de pesticides sur l’organisme inquiètent les consommateurs et les produits « bio » ont, a priori, l’avantage d’en être exempts.

Mais les produits « bio » restent encore significativement plus chers : de 15 à 30% selon les produits. La filière, bien qu’en développement, ne représente encore qu’un très faible pourcentage de la surface agricole française ce qui explique une partie de ce surcoût.

Pour en savoir plus : rubrique sur les pesticides

Comment ça marche ?

Des organismes de contrôle agréés par les pouvoirs publics sont chargés de contrôler le respect des cahiers des charges par les professionnels. L’ensemble du système de production, depuis les agriculteurs jusqu’aux transformateurs est concerné par ces contrôles.

Ceux-ci ont lieu au moins une fois dans l’année et reposent sur une analyse documentaire (certification et traçabilité des matières premières) et sur des analyses. Celles-ci permettent  de contrôler le respect de l’interdiction des produits chimiques de synthèse.

Et pour les produits « Bio » produits ou fabriqués à l’étranger, en dehors de l’Union Européenne ? Ils ne peuvent porter un label que si le cahier des charges et la méthode de certification ont été reconnus équivalents au label AB ou au label européen.

Les règles d'étiquetage

Selon le pourcentage d’ingrédients « bio » dans le produit fini, l’étiquetage peut être différent :

  • S’il y a plus de 95% d’ingrédients biologiques, l’emballage peut porter le logo AB et une mention du type « produit issu de l’agriculture biologique »
  • Entre 70 et 95% d’ingrédients « bio », la mention suivante peut apparaître : « X% des ingrédients d’origine agricole ont été obtenus selon les règles de la production biologique »
  • S'il y a moins de 70% des ingrédients sont « bio », aucune référence à l’agriculture biologique n’est autorisée.

Quelle crédibilité ?

Comme pour le Label Rouge et les AOP, c’est l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) qui est en charge de la gestion du label « AB ».

Ce label présente une bonne fiabilité. La CLCV y a contribué en poursuivant certains professionnels indélicats qui l’utilisaient frauduleusement. Aujourd’hui, les contrôles montrent globalement un bon respect des cahiers des charges.

Toutefois, il faut noter que la démarche « Bio » correspond à une obligation de moyens : les producteurs s’engagent à ne pas utiliser de produits chimiques de synthèse. Mais cela n’exclut pas qu’exceptionnellement, du fait de contaminations accidentelles, on puisse retrouver des traces de pesticides dans des produits « Bio ».

En outre, les exigences du « Bio » s’arrêtent aux techniques agricoles : l’impact environnemental de la transformation, du transport et de la distribution n’est pas pris en compte.

La différence entre Agriculture Biologique et Agriculture Raisonnée

Contrairement à l’Agriculture Biologique, l’Agriculture Raisonnée ne s’interdit pas l’utilisation de produits chimiques de synthèse. Ainsi, pour la protection des cultures contre les maladies ou les ravageurs, ceux-ci peuvent être utilisés lorsque d’autres méthodes de lutte (lutte biologique, protection mécanique...) s’avèrent inefficaces. Cependant, son objectif est de réduire la quantité de substances chimiques utilisées, et de minimiser leur impact sur l'environnement.

Depuis 2002, l’agriculture raisonnée s'est dotée en France d'un cadre officiel. Le Référentiel national de l'Agriculture Raisonnée en constitue le cahier des charges. Il est évidemment beaucoup moins exigeant que celui de l’Agriculture Biologique, au point que la CLCV a contesté que le fait de s’engager à respecter la règlementation et améliorer les pratiques agricoles mérite un signe de qualité. Si cette démarche est positive, elle devrait constituer les règles de base de la production agricole.

Sur les produits, la mention « ...issu d'exploitation qualifiée au titre de l'agriculture raisonnée » peut figurer après la désignation de l'ingrédient concerné.