L’AOP (Appellation d’origine protégée) et l’AOC (Appellation d’origine contrôlée) sont des signes officiels de qualité qui identifient des produits issus d’une zone géographique donnée : pays, région ou localité.



Les produits bénéficiant de ces appellations d'origine se distinguent avant tout parce qu’ils sont typiques d’un terroir.
Leur spécificité est liée aux conditions naturelles (climats, sols, races d’animaux…) et aux savoir-faire locaux.

De l'AOC française à l'AOP européenne

Officialisée en 1935, l’AOC est le plus ancien des signes officiels français pour les produits alimentaires. Elle concernait d'abord les vins et les eaux de vie.

Depuis 1990, tous les produits agricoles et alimentaires bruts ou transformés peuvent en bénéficier. Des produits tels que le miel de Corse, les volailles de Bresse, le chasselas de Moissac, les pommes de terre de l'Ile de Ré, l'huile d'olive de Nyons, le piment d'Espelette, le taureau de Camargue ont bénéficié d’une AOC.

L'AOP a été définie au niveau communautaire pour fédérer les signes officiels de qualité français, espagnols et italiens. C’est la transposition au niveau européen de l'AOC française pour les produits laitiers et agroalimentaires (hors viticulture).

Depuis le 1er mai 2009, l’AOP figure sur tous les produits européens dont la production, la transformation et l'élaboration sont réalisées dans une zone géographique déterminée, selon un savoir-faire reconnu et un cahier des charges particulier. On la retrouve donc en lieu et place de l’AOC sur les produits français (fromages, volailles de Bresse, Coco de Paimpol..) mais aussi sur des produits européens tels que le Manchego espagnol, la Mozzarella di Buffala Campana ou le jambon de San Daniele italiens, l’huile d’olive Kalamata grecque.

Actuellement, seuls les produits viticoles français continuent à porter la mention Appellation d’Origine Contrôlée.

Intérêt

L'AOP garantit que le produit est issu d'un terroir bien identifié, mais, contrairement au Label Rouge, elle ne signifie pas nécessairement que la qualité est supérieure.

Comment ça marche ?

Les professionnels proposent des cahiers des charges définissant le lien entre un produit et son terroir d’origine.

Le projet est soumis à l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) composé de représentants des professionnels et des consommateurs ainsi que des ministères de l’Agriculture, de l’Économie et de la Justice.

Après validation, ce cahier des charges est officialisé par l’adoption d’un décret du Ministère de l’Agriculture. Pour pouvoir bénéficier de l'AOP, la dénomination du produit doit être enregistrée par la Commission Européenne au registre des Appellations d'Origine Protégées.

Le produit est régulièrement soumis à des contrôles afin de vérifier le respect du cahier des charges. Pour les vins, les services de l'INAO vérifient la conformité du produit sur la base d'analyses et de dégustations à chaque récolte.

Quelle crédibilité ?

Globalement, pour les AOP, la qualité est généralement au rendez-vous. Mais l'AOC ne constitue pas un critère d'achat suffisant pour les vins.

Des critiques sont régulièrement émises sur certaines AOC viticoles : contrôles insuffisants et laxistes, rendements excessifs nuisant à la qualité, délimitations géographiques indulgentes…

Alors que près de la moitié de la production de vins français bénéficie désormais d'une AOC, il serait souhaitable que les cahiers des charges évoluent pour intégrer systématiquement des exigences assurant la qualité du produit final.

Autre signe officiel d'origine

L’Indication géographique protégée (IGP) est un autre signe officiel d’origine, défini au niveau européen. Son niveau d’exigence est moins fort que pour l’AOP. En effet, le lien avec le terroir n’est garanti que pour un des stades de la production, de la transformation ou de l'élaboration mais pas pour l’ensemble des étapes.

En savoir plus sur l’IGP.