Des risques pour la santé publique
Cette PPL présente en premier lieu une remise en cause et un affaiblissement des autorités environnementales et sanitaires en mettant l’ANSES sous tutelle d’un comité d’expert du ministère de l’agriculture ou en s’attaquant aux comités de bassin et à l’Office français de la biodiversité (OFB). Le texte prévoit notamment de réduire le nombre de représentants des usagers non économiques des comités de bassin de 20 % à 10 % et d’augmenter celui des usagers économiques de 20 % à 30 %, ce qui porterait atteinte à la voix des usagers dans ces instances de concertations locales.
Parallèlement la PPL entend revenir sur l’utilisation de nombreux produits phytosanitaires, loin des recommandations en la matière et des directives européennes et favoriser leur utilisation alors que près de 17 millions de Français ont déjà consommé de l’eau polluée par des pesticides.
Un accaparement des ressources en eau
Quatre des articles de la proposition de loi prévoient de faciliter le développement d’élevages industriels, en inversant la hiérarchie des usages, ouvrant par exemple la voie aux projets de stockage d’eau en dépit des priorités actuelles que sont l’eau potable, la santé ou les rivières et la vie aquatique. Il est pourtant essentiel de rappeler que l’eau est un bien commun et que celui-ci ne peut faire l’objet d’un accaparement techno-solutionniste permettant à un modèle agricole à bout de souffle de fonctionner en dépit de la mise en place de cultures alternatives, plus résistantes aux épidémies et à la sécheresse.
A l’heure de la publication de la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC), le texte apparaît donc complètement déconnecté de la réalité. Supprimer l’ensemble des avancées en matière d’écologie ne suffit pas à offrir un texte de soutien au milieu agricole. Il aurait pourtant pu offrir des garanties concernant l’encadrement des marges de la grande distribution, la prise en compte du changement climatique et la volonté des consommateurs de consommer mieux et au juste prix.
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