Le 8 octobre 2025, l'association Qualitel a publié les résultats de son baromètre. Pour cette nouvelle édition, réalisée avec IPSOS, l’association, qui œuvre pour l’amélioration de la qualité de l’habitat, a souhaité en savoir plus sur le sujet : quels dégâts sont le plus souvent générés ? Les logements sont-ils suffisamment armés pour faire face ? Ces aléas et dommages associés peuvent-ils conduire les habitants à vouloir déménager ? Quid de l’assurance de leur logement en la matière ? Ces questions, posées à 3 680 personnes, permettent de considérer l’incontournable question du réchauffement climatique sous l’angle spécifique du logement.

Un climat jugé de plus en plus instable

Selon les personnes interrogées, la situation climatique se dégrade : 75 % estiment que les aléas sont plus fréquents qu’il y a dix ans et 94 % considèrent que la France est aujourd’hui exposée à au moins un type de risque climatique. Parmi les aléas, ceux liés à l’eau et au vent (inondations, tempêtes, érosion…) arrivent en tête, cités par 87 % des sondés, suivis par les aléas liés à la chaleur (canicule, feux…), pour 81 %, et enfin, ceux liés au froid, pour 27 %.

86 % des Français disent avoir été confrontés au moins une fois à un aléa climatique dans un de leur logement, avec ou sans dégât matériel. Ils citent essentiellement : la canicule (74 %), la sécheresse ou la grêle (56 %), la tempête (55 %), la vague de froid (48 %) ou l’inondation pluviale ou fluviale (33 %). A noter, le phénomène de retrait-gonflement des argiles est mentionné par seulement 12 % des sondés, alors même qu’il s’agit également d’un phénomène prégnant, touchant potentiellement plus de 10 millions de maisons.

Des dégâts coûteux, mais peu d’anticipation

Les personnes interrogées sont 66 % à déclarer avoir déjà eu des difficultés à supporter la chaleur chez eux. Ce chiffre monte à 71 % en appartement (en particulier pour les studios (74%) et 72 % dans les métropoles et l’agglomération parisienne. De même, plus d’1 Français sur 4 déclare avoir subi des dégâts matériels dans son logement actuel, au cours des 10 dernières années, que ce soit sur l’habitation elle-même, le mobilier ou les équipements (28 %), en raison de tempêtes, grêles ou encore d'inondations par exemple).

Une facture « climatique » non négligeable, à l’échelle du logement également puisque pour 20 % des Français sinistrés, le coût de réparation des dégâts a dépassé les 10 000€ même si, le plus souvent, les frais sont pris en charge par les assurances.

Malgré une conscience significative du risque, peu de propriétaires anticipent des travaux pour se prémunir des dégâts qui pourraient être générés par des aléas climatiques : 20 % seulement y ont pensé, dont seulement 13 % l’ont fait. Un chiffre qui monte à 21 % pour ceux ayant déjà subi des dégâts de ce type.

Des dispositifs d’information encore trop méconnus

Près de 4 Français sur 10 (38 %) estiment que les dispositifs d’information et de prévention sur les aléas climatiques sont insuffisants et 9 % les jugent totalement inexistants. L’exemple le plus flagrant en la matière sont les cartographies dédiées aux aléas climatiques : 71 % des Français ne connaissent pas l’existence de celles de leur région / commune.

Un besoin urgent d’accompagnement

Selon Antoine Desbarrieres, directeur de l’association Qualitel, cette 9e édition du baromètre "montre que les Français ont un réel besoin d’accompagnement pour faire face aux impacts des aléas climatiques sur leur logement. Il nous revient collectivement, tant sur le logement neuf que sur le parc existant, de mettre en place les dispositions constructives ou d’amélioration appropriées, mais aussi de faire preuve de pédagogie et de donner les moyens à chacun de disposer d’une information claire pour prendre les bonnes décisions quant à son habitat".

Crédit photo : ©Andre - stock.adobe.com