On trouve du sucre partout, même dans les légumes, le fromage ou les yaourts nature

Vrai. Ce qu'on appelle le sucre regroupe en fait les « glucides simples » (glucose, fructose, galactose, saccharose, lactose, maltose), qui sont naturellement présents sous une forme ou une autre dans un très grand nombre d'aliments. Beaucoup de légumes contiennent ainsi du fructose, notamment dans les racines ou les tubercules. C'est le cas par exemple de la chicorée, des artichauts, des oignons, des topinambours, des carottes, des poivrons, etc. On trouve également des sucres, sous forme de lactose et de galactose, dans les produits laitiers.

Mais, la plupart des sucres consommés aujourd’hui sont bien souvent cachés dans des aliments transformés : par exemple, une cuillère à soupe de ketchup contient environ 4 grammes (à peu près une cuillère à café) de sucre.

Le corps a besoin de sucre

Vrai mais... Le corps a plus exactement besoin de glucose, qui représente sa principale source d'énergie et qui lui est apporté par la dégradation plus ou moins rapide des différents glucides. Ces derniers comprennent certes les sucres (les glucoses simples), mais aussi les glucides complexes. S’ils ont l'avantage d'être rapidement assimilables par le corps, ils n'apportent pas grand-chose sur le plan nutritif. C'est pourquoi on parle de « calories vides ». Pour l'Anses donc, « il n’existe pas de bénéfice spécifique à la consommation de sucres dès lors que les besoins en glucides sont couverts. ». Les glucides complexes sont quant à eux présents dans le pain, le riz, les pâtes, les céréales, les pommes de terre, …sous forme d’amidon par exemple.  À l’inverse des glucides simples, ils fournissent une énergie que le corps est capable d’utiliser progressivement.

Il faut limiter sa consommation de sucre

Vrai. Selon l’OMS, les sucres simples qui sont ajoutés dans les aliments et boissons industrielles, ou ceux qui sont naturellement présents dans le miel, les jus de fruits à base de concentré, …ne devraient pas dépasser 10% de la ration énergétique totale chez l’adulte et l’enfant. Pour un adulte de taille et de poids moyen absorbant 2000 Kcal par jour, cela correspond à 50 grammes (l'équivalent de 12 cuillères à café rases). « Pour augmenter les bienfaits pour la santé », l'OMS suggère même « d’aller encore plus loin et de passer en dessous de 5 % des apports énergétiques totaux ».

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) recommande pour sa part de ne pas consommer plus de 100 grammes de sucres par jour, mais elle ne fait pas référence aux seuls sucres libres mais à tous les sucres, y compris ceux présents naturellement dans les fruits et légumes (à l'exception du lactose et galactose).

Les Français ont une consommation raisonnable de sucre

Faux. Selon une étude publiée dans Les Cahiers de Nutrition et de diététique de la Société française de Nutrition, si la consommation de sucres moyenne en France par les adultes n’excède pas les recommandations de l'OMS, 41 % d'entre nous en ont une consommation excessive. Pour les enfants, les statistiques sont encore plus inquiétantes. En moyenne, 14,7 % de leur apport énergétique serait des sucres et la très grande majorité – 83 % – en consommerait de façon excessive.

Le sucre fait grossir

Plutôt vrai. S'ils sont bien moins caloriques que les lipides (huiles, beurres, etc.), les sucres ont néanmoins une valeur calorique qui n'est pas négligeable. Un croissant par exemple vous apportera entre 150 et 200 calories, contre 100 à 150 pour son équivalent en pain. Surtout, ils viennent le plus souvent en supplément de notre alimentation, notamment quand ils sont consommés sous forme liquide (sodas, nectars, jus de fruit à base de concentrés ou frais, smoothies) ou de friandises, entraînant ainsi un excès de calories, qui entraîne une prise de poids.

Le sucre est mauvais pour la santé

Vrai au-delà d'une certaine quantité. Si votre apport énergétique global et la part des sucres dans celui-ci sont contrôlés et conformes aux recommandations, le risque n'est pas démontré. Sa consommation en excès en revanche présente, selon l'Anses, « des risques pour la santé », tels que : « surpoids, obésité et maladies qui y sont associées, comme le diabète de type 2, des maladies cardiovasculaires et certains cancers ». Concernant ses derniers, l'impact des sucres fait actuellement l'objet de nombreuses recherches. Une large étude prospective publiée en décembre dernier par l'Inserm par exemple observe que « la consommation de sucre était significativement associée avec un risque plus élevé de cancer du sein », notamment chez les femmes préménopausées.

Le sucre est responsable des caries

Vrai. Même si le sucre n'est pas le seul en cause, la relation entre sa consommation et la carie dentaire est aujourd’hui largement démontrée.

Mieux vaut remplacer le sucre par des édulcorants

Pas vraiment. Dans un avis de 2015, l'ANSES a conclu, après examen de la littérature scientifique, que la substitution des sucres par des édulcorants ne semble apporter aucun bénéfice, ni sur le contrôle du poids et de la glycémie, ni sur l'incidence du diabète de type 2.

Le sucre roux est meilleur pour la santé que le sucre blanc.

Toujours pas. La couleur du sucre tient avant tout à son origine. Le sucre blanc commercialisé en France provient essentiellement de la betterave sucrière et est naturellement blanc. Le sucre roux dit « cassonade » est lui généralement issu de la canne à sucre, ce qui explique sa couleur. Il est ensuite raffiné pour être plus ou moins blondi. Le sucre de canne non raffiné est appelé sucre « complet » ou « intégral ». Il existe enfin un sucre roux issu de la betterave, appelé vergeoise, obtenu par chauffage. D'un point de vue nutritif, s'il existe des différences entre tous ces sucres, avec un avantage pour les sucres non raffinés, la quantité de nutriments reste dans tous les cas très faible.

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