La piscine offre d’appréciables moments de plaisir, de fraîcheur et de détente. Au point qu’on oublie vite qu’elle constitue aussi un danger. Malgré une réglementation imposant des équipements de sécurité et plusieurs campagnes de prévention, de nombreuses noyades accidentelles s’y produisent encore chaque année, essentiellement dans des piscines de particuliers. L’été dernier, selon l’enquête noyades 2021 de Santé publique France, entre le 1er juin et le 31 août 2021, 333 ont été recensées, causant 41 décès.

Si elles sont moins fréquentes et mortelles qu’en milieu naturel, ces noyades touchent beaucoup plus les enfants, et notamment les plus jeunes. 64 % des noyades accidentelles en piscine concernent les moins de 6 ans. Seize ont été suivies d’un décès. Des morts évitables, qui imposent de poursuivre la prévention.

Les bons réflexes 

Pour les enfants 

La meilleure des préventions est de familiariser les enfants au milieu aquatique et de leur apprendre à nager dès leur plus jeune âge. Mais, qu’il soit en mesure de se déplacer seul dans l’eau ou non, un enfant dans une piscine doit être surveillé en permanence. Selon Santé Publique France : « les noyades chez les plus jeunes enfants sont principalement dues à un manque ou un relâchement de la surveillance de l’adulte ». Lorsque votre enfant se baigne, restez à proximité et vigilant et ne vous absentez pas, même quelques instants. Ne laissez pas non plus les enfants jouer avec les bouches d’aspiration (skimmer, bonde de fond) ou plonger si la profondeur est insuffisante.

Au bord de la piscine, la vigilance doit être tout aussi importante en raison des risques de glissade et de chute et il est important d’inculquer aux enfants qu’on ne doit pas courir ou chahuter à proximité.

Enfin, après la baignade, pensez à sortir tous les jeux, bouées et objets gonflables, pour éviter la tentation, et réinstallez systématiquement le dispositif anti-noyade (cf. « Les équipements »).

Pour tous

En piscine plus encore qu’en milieu naturel, le risque d’hydrocution est à prendre en compte, tout simplement parce que nous avons plus souvent tendance à rentrer dans l’eau en plongeant. Or, cela peut être dangereux, surtout si l’eau est froide, s’il fait très chaud, que vous vous êtes longuement exposé au soleil avant ou que vous venez de manger. Comme l’expliquent les Sapeurs-Pompiers de France, la différence de température entre le corps et l’eau entraîne une rétractation brutale des vaisseaux sanguins, qui peut conduire à une syncope (perte de connaissance).

L’hydrocution peut aussi être moins brutale et entraîner des crampes, maux de tête, sensation de malaise, frissons ou démangeaisons. Pour l’éviter, hydratez-vous régulièrement et rentrez dans l’eau progressivement ou après vous être humidifié la nuque et le ventre. Et si vous ressentez des signes d’hydrocution, sortez immédiatement de l’eau.

Enfin, ne vous baignez pas après avoir trop mangé ou bu de l’alcool, ou après un effort physique intense, et ne plongez pas dans une piscine sans vous être assuré que la hauteur d’eau est suffisante.

Les équipements

Les aides à la flottaison

Pour les enfants ne sachant pas nager, les brassards ou maillots de bain avec flotteurs intégrés sont recommandés. Ils doivent être adaptés à la taille, au poids, à l’âge de l’enfant et porter le marquage CE et la norme NF 13138-1 (qui définit « les exigences de sécurité et méthodes d'essai pour les aides à la flottabilité portées au corps »). Attention en revanche aux objets flottants (bouées, matelas, bateaux pneumatiques, etc.) qui peuvent donner une fausse illusion de sécurité.

Les dispositifs de sécurité

Depuis 2006, toutes les piscines privées, enterrées ou semi-enterrées doivent obligatoirement disposer d’un système de sécurité, sous peine de sanctions pénales et d’une amende de 45 000 euros. Il peut s’agir de barrières de protection sur les quatre côtés (dispositif le plus efficace), d’abris, d’une couverture qui empêchent l’accès à la piscine ou d’une alarme sonore alertant de la chute d’un corps dans l’eau.

Les piscines hors sol ne sont pas concernées par cette réglementation. Or, de nombreuses noyades de jeunes enfants s’y produisent chaque année. Il est donc impératif de condamner là encore leur accès en dehors des baignades, par exemple en retirant l’échelle.

Dans tous les cas, il est recommandé de toujours avoir à proximité immédiate de la piscine une perche ou une bouée permettant d’intervenir rapidement en cas de problème.


Comment réagir en cas de noyade ?

  1. Si vous êtes témoin d’une noyade, sortez la personne au plus vite de l’eau. Une fois cela fait, les gestes à avoir dépendent de son état.
  2. Si elle est consciente, réchauffez-la pour que son corps revienne à une température normale.
  3. Si elle n’est pas consciente, vérifiez si elle respire en regardant si son torse se soulève ou en approchant votre joue de sa bouche pour sentir son souffle. Si c’est le cas, placez-la en position latérale de sécurité (sur le côté) et prévenez les secours (18 ou 112).
  4. Si elle ne respire plus, commencez immédiatement un bouche-à-bouche, voire, si elle ne réagit pas, un cycle de massage cardiaque et de bouche-à-bouche pendant une minute. Alertez ensuite les secours et reprenez le cycle jusqu’à leur arrivée.

Des conseils concernant le bouche-à-bouche et le massage cardiaque sont disponibles dans la plaquette gouvernementale « Les gestes qui sauvent en cas de noyade ».

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