Les consommateurs l’ont appris il y a quelques jours. À compter de 2012, acheter des boissons à sucre ajouté (des sodas, des nectars…) risque d’avoir un goût amer. En effet, en plus du taux de TVA normal de 5,5 %, ces produits seront soumis à une taxe supplémentaire que certains affublent déjà du nom de « taxe anti-obésité ». Les jus de fruits et les boissons aux édulcorants ne seront pas concernés.

La mesure présentée dans le cadre du plan d’austérité est paraît-il prise afin de lutter contre l’obésité. Au passage, il convient de remarquer que le Plan Obésité présenté en juillet par le Ministère de la Santé n’avait pas du tout envisagé de recourir à la taxation des boissons sucrées afin d’enrayer le surpoids.

En 2008 déjà, la CLCV n’était pas favorable à une telle taxation des boissons sucrées et autres produits de grignotage. Et notre position n’a pas changé depuis ! Bien évidemment, nous sommes conscients des enjeux de santé publique liés à la progression du surpoids et de l’obésité, ce dont attestent nos nombreuses actions de sensibilisation. Mais ce ne sont pas quelques centimes de plus par litre qui dissuaderont les consommateurs de sodas d’en acheter. Ils se tourneront simplement vers des offres moins coûteuses comme les marques de distributeurs ou les produits de hard-discount. Au final, la mesure risque fort de contribuer à rééquilibrer les comptes publics sans rééquilibrer les menus des Français !

Ne vaudrait-il pas mieux agir à la base ? Par exemple, en apprenant aux enfants à avoir une alimentation équilibrée dès le plus jeune âge, en améliorant réellement la restauration collective ou en renforçant les mesures de prévention destinées aux familles les plus défavorisées.
Malheureusement, en raison du contexte économique actuel, je crains que les financements destinés à la prévention n’aient à souffrir aux aussi d’une cure d’austérité.