eschérichia coliLa résistance aux antibiotiques survient lorsque les bactéries évoluent en réponse à l’utilisation de ces médicaments, utilisés pour traiter les infections bactériennes. Il s’agit d'un phénomène naturel. Mais le mauvais usage des antibiotiques chez l’homme et l’animal accélère le processus.

Un phénomène de grande ampleur

D’après l’OMS, la résistance aux antibiotiques atteint désormais des niveaux dangereusement élevés dans toutes les régions du monde. « De nouveaux mécanismes de résistance apparaissent et se propagent dans le monde entier, compromettant notre capacité à traiter les maladies infectieuses courantes. Pour un nombre croissant d’infections, comme la pneumonie, la tuberculose, la septicémie et la gonorrhée, le traitement devient plus difficile, voire impossible parfois, du fait de la perte d’efficacité des antibiotiques ». Cela se traduit par une augmentation des dépenses médicales et une hausse de la mortalité. Si la tendance ne s’inverse pas au niveau mondial, nous pourrions entrer bientôt dans une ère « postantibiotique » dans laquelle des infections courantes et de petites blessures seront à nouveau mortelles.

Ce que nous pouvons faire individuellement

A tous les niveaux de la société, on peut prendre des mesures pour réduire l’impact et limiter la propagation des résistances. C’est le sens de l’appel lancé par l’OMS à l’occasion de cette deuxième édition de la Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques.

A la maison, on peut prévenir les infections en se lavant régulièrement les mains, en suivant les règles d’hygiène pour la préparation de la nourriture, et en se tenant à jour des vaccinations. Lorsque des antibiotiques sont prescrits, il faut toujours respecter les conseils du médecin et du pharmacien quant à la durée du traitement. Et s’il reste des antibiotiques à la fin du traitement, ne jamais les utiliser pour soi-même ou pour un proche sans avis médical.

Les éleveurs aussi sont concernés

Les professionnels de l’élevage sont aussi concernés. En effet, environ la moitié des antibiotiques produits dans le monde sont actuellement utilisés dans le secteur de l’élevage. Et si l’usage des antibiotiques comme promoteur de croissance n’est plus autorisé dans l’Union européenne depuis 2006, c’est loin d’être le cas dans d’autres pays d’où peut provenir la viande et la volaille utilisées pour nous nourrir. Les professionnels sont donc incités à vacciner les animaux pour réduire le besoin d’antibiotiques et utiliser des solutions de remplacement à ces médicaments s’il en existe. La lutte contre l’antibirésistance passe aussi par la promotion et la mise en place de bonnes pratiques à chaque étape de la production et de la transformation des aliments.

Pour cela, la France s’est dotée depuis 2011 d’un plan « Ecoantibio 2017 ». Son but n’est pas d'interdire les antibiotiques mais qu’ils soient administrés avec plus de sagesse. Il vise en particulier à réduire de 25 % l’usage des antibiotiques vétérinaires d’ici 2017. Ses effets commencent à se ressentir. Ainsi, en 2013, le volume total des ventes d'antibiotiques était de 699 tonnes, le tonnage le plus faible enregistré depuis 1999 et en baisse de 10,6 % par rapport à 2012.

Pour en savoir plus : La résistance aux antibiotiques
OMS : Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques 2016

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