Dans le cadre du débat sur la loi Grenelle 2, la CLCV réaffirme la nécessité d’une politique volontariste de réduction des pesticides.

La présence de nombreux résidus de pesticides, en quantités certes infimes, est avérée non seulement dans les aliments, mais aussi dans l’eau et l’air ambiant. Faute de données et d’études scientifiques suffisamment approfondies, la question des effets à long terme de ces résidus sur la santé, n’a pas aujourd’hui trouvé de réponse claire. Sans tomber dans le catastrophisme de certains, nous considérons que, dans ce contexte d’incertitude, l’attentisme ne saurait être de mise et qu’il convient d’agir pour réduire l’exposition des consommateurs.  

Le récent rapport de l’Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), "Pesticides et santé", sous-estime selon nous les efforts à mener dans la mise au point de techniques alternatives viables pour les agriculteurs. Le rôle de ces derniers a trop souvent été ramené à celui de simple « applicateur » de traitements sur mesure conçus par l’agrochimie. La recherche et la formation professionnelle agricole doivent donc replacer l’agronomie et les techniques préventives au cœur de leurs priorités.

Réduire le recours aux pesticides en agriculture suppose en effet un changement notable dans les pratiques actuelles. Diversifier les productions, mettre en place des rotations de culture, développer des réseaux de surveillance et d’alerte permettant d’anticiper les infestations sont autant de stratégies de prévention à encourager. La logique de la production dite « intégrée », où les traitements phytosanitaires ne sont utilisés qu’en dernier recours, est selon nous une voie à privilégier afin de concilier productivité agricole et maîtrise des risques sanitaires et environnementaux.

Par ailleurs, la multiplication et la banalisation des produits de traitement destinés aux ménages et jardiniers domestiques doivent être stoppées. Depuis des années, la CLCV demande l’arrêt de la mise sur le marché des produits connus pour être les plus dangereux et des ventes libres en rayons. Les produits devraient être disponibles uniquement dans des espaces dédiés, fermés et avec obligation de conseil de la part de vendeurs formés à cet effet.

(Publié le 0/05/2010)