« Sans huile de palme » : la mention s’affiche en grand et en couleurs sur les boîtes de gâteaux dans les rayons des supermarchés. Et l’argument fait mouche chez nombre de consommateurs qui s’interrogent. Première des huiles végétales en termes de production au niveau mondial, l'huile de palme est très critiquée pour ses effets sur la santé ou l’environnement. A juste titre ?

A moindre coût

L'huile de palme est obtenue à partir des  fruits du palmier à huile, une plante originaire d'Afrique de l'Ouest. Brute, elle est riche en vitamine E et d'une couleur rouge orangée du fait de sa forte teneur en carotènes. Raffinée, elle perd ses vitamines, sa couleur et devient solide. C’est ainsi qu’on l’utilise dans l’industrie alimentaire. Chips, biscuits, céréales, plats cuisinés, pâtisserie, pâtes à tartiner... son usage est très répandu car elle permet à l’industrie d’obtenir, à moindre coût et en remplacement du beurre, une texture craquante et une meilleure conservation des produits.

Pour le consommateur, il n’est pas aisé de la débusquer, car le type d'huile est rarement indiqué sur l’emballage. Pour plus de transparence, la CLCV demande depuis plusieurs années que le nom des matières grasses soit précisé dans la liste des ingrédients. Cette information sera enfin rendue obligatoire à partir du 13 décembre 2014, comme le prévoit le nouveau règlement européen sur l’étiquetage.

Une production en plein essor

Au cours des vingt dernières années, la demande en l'huile de palme a fortement progressé en particulier dans les pays émergents. Principalement utilisée par l'industrie agroalimentaire, on la retrouve aussi dans les cosmétiques, les produits de nettoyage et des biocarburants. Un essor qui s’explique par son prix attractif, lié à la forte productivité du palmier à huile.

La culture du palmier à huile nécessite des fertilisants qui peuvent avoir un impact sur les nappes phréatiques. Et lorsqu’une forêt primaire est transformée en plantation, la perte de biodiversité est forte. Le développement rapide des plantations de palmiers a donc un impact réel sur la biodiversité et l’environnement. Et s’il existe des modes de production plus respectueux de l'environnement, ils restent marginaux : la production d’huile de palme biologique est faible et seulement 15 % de la production mondiale serait certifiée durable.

Quels effets sur la santé ?

L’huile de palme est riche en acide palmitique, acide gras saturé dont la consommation excessive augmente le risque de maladie cardio-vasculaire. Mais dans l’alimentation des Français, l’huile de palme ne contribue que de façon limitée aux apports en acides gras saturés dont les principales sources sont le beurre, les produits laitiers et certaines viandes. Sur ce point, l’huile de palme c’est un peu l’arbre qui cache la forêt.

En revanche, il faut être vigilant à la présence d’huiles (tournesol, colza, etc) partiellement hydrogénées. En effet, ce procédé industriel destiné à en modifier la texture, aboutit à la production d’acides gras trans dont la consommation excessive augmente, elle aussi, les risques cardiovasculaires. Les listes d’ingrédients mentionnent, lorsque c’est le cas, la présence de ces matières grasses « partiellement hydrogénées ». C’est un bon indice de la présence d’acides gras trans et il est préférable de consommer ces produits avec modération, comme les biscuits et autres viennoiseries industrielles.