Récemment, une vidéo montrant les conditions indignes dans lesquelles étaient abattus des animaux dans le Gard a remis sur le devant de la scène le problème du bien-être des animaux dans les abattoirs. Extrêmement choquantes pour le consommateur, ces images dénonçaient des manquements aux normes d’abattage des animaux qui sont de nature à nous interpeller. Pour la CLCV, il est intolérable que des pratiques telles que celles qui ont eu lieu à Alès puissent perdurer.

À l’heure où l’on insiste sur la nécessité d’une meilleure rentabilité économique des filières de la viande, nous rappelons que cela ne doit pas se traduire par une industrialisation de la violence faite aux animaux, qui rappelons le, sont des êtres doués de sensibilité pour le Code civil. Nous réaffirmons donc notre attachement notamment au respect de la réglementation européenne[1]. Celle-ci prévoit que toutes les mesures nécessaires à l’atténuation des souffrances des animaux destinés à finir dans nos assiettes soient prises. Et ce afin de garantir aussi bien la protection des animaux que la qualité de la viande.

Seul un dispositif public indépendant de contrôle des abattoirs est à même de garantir aux consommateurs une sécurité sanitaire maximale. Or, à plusieurs reprises, la Cour des comptes et l’Office alimentaire et vétérinaire (OAV) ont mis en évidence, de graves lacunes dans l’inspection vétérinaire en abattoir : « Alors que les textes européens […] définissent précisément les tâches à effectuer dans le cadre des contrôles officiels, la France ne parvient pas à se conformer à ces exigences, notamment dans les abattoirs de volaille »[2]. De plus, en 2014, selon le ministère de l’Agriculture, 104 des 263 abattoirs recensés en France ont reçus des avertissements, 60 des mises en demeure et 2 des suspensions d’agrément. Une situation pour le moins inquiétante pour les consommateurs. Nous souhaitons donc que les inspections soient renforcées et que celles-ci se fassent de manière inopinée de façon à maintenir une pression de contrôle officiel assurant la fiabilité de notre chaîne alimentaire.

Par ailleurs, la CLCV demande davantage de transparence sur ce que fait l’État dans ce domaine. De la même manière que la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt prévoit d’afficher les résultats des contrôles effectués dans les restaurants, nous demandons que les résultats des inspections effectuées dans les abattoirs soient communiqués aux associations de consommateurs et au public et les manquements sanctionnés.

 


[1] Règlement CE 1099/2009, entré en vigueur le 1er janvier 2013.

[2] Cour des comptes-Rapport public annuel 2014.