Les défis à relever en matière de santé et d’environnement sont nombreux et concernent tous les secteurs d’activité. Les impacts de la dégradation de l’environnement sur la santé sont mesurés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui estime que 23% des décès et 25% des pathologies chroniques dans le monde peuvent être attribués à des facteurs environnementaux et comportementaux. Les ministères de la Transition écologique, et des Solidarités et de la Santé ont dévoilé vendredi 7 mai le 4ème plan national santé environnement (PNSE4). Il s’articule autour de quatre axes.

Axe 1 : mieux informer et former les professionnels et les citoyens

Le premier objectif du PNSE4 est de garantir l’information de chacun en matière de santé/environnement et sur les bons gestes à adopter avec certains produits du quotidien. Pour le consommateur, il est prévu :

  • De mieux identifier les substances dangereuses dans les objets du quotidien (nanoparticules, perturbateurs endocriniens, solvants ou autres composants pétrochimiques impliquant une dégradation de l’environnement …)
  • De renforcer l’information sur la bonne utilisation des produits ménagers. Le gouvernement réfléchit à la mise en place d’un étiquetage volontaire sous forme de score avec un code couleur simple, à l’image du Nutri-Score, qui informerait le consommateur sur le niveau de toxicité de ces produits.
  • De renforcer l’information auprès des propriétaires d’animaux de compagnie sur l’utilisation des produits antiparasitaires contenants des biocides.
  • De renforcer l’information et la sensibilisation des jeunes à la santé et l’environnement

La CLCV considère que ces actions sont essentielles pour mieux informer le consommateur de la présence de certaines substances dans les produits du quotidien, l’aider dans ses choix et dans la bonne utilisation des produits. Notre enquête sur les produits antiparasitaires de 2020 montre que 80% des répondants ne connaissent ni leurs effets potentiels sur leur santé et celle de leur entourage ni ceux sur l’environnement. 40% reconnaissent même ne pas respecter les précautions d’emploi.

Axe 2 : réduire les expositions de l’environnement impactant notre santé

Au regard du nombre croissant de pathologies liées à la dégradation de notre environnement, l’objectif du PNSE4 est de réduire les principales expositions : ondes électromagnétiques, lumière artificielle, légionellose, nanomatériaux, pollution de l’air intérieur, pollution des sols, …

  • Concernant les nanomatériaux qui sont utilisés dans de nombreux domaines (alimentation, cosmétique, jouets, textiles…), le gouvernement souhaite améliorer l’information des consommateurs sur leurs risques sanitaires et environnementaux. Il veut porter au niveau européen la mise en place d’un étiquetage de la présence des nanomatériaux sur les produits de grande consommation qui ne sont pas encore soumis à cette obligation, notamment les objets au contact avec le corps, et mieux encadrer leur utilisation.
  • Le PNSE 4 prévoit l’élaboration d’une application « Open Barres » concernant les ondes électromagnétiques qui sensibiliserait sur les bons gestes à adopter pour réduire l’exposition aux radiofréquences émises par les téléphones portables. Dans ce cadre, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) doit réaliser d’ici la fin 2022 une modélisation numérique des niveaux d’exposition aux ondes électromagnétiques émises par les antennes relais à l’échelle du territoire national.
  • À partir de septembre 2021 une nouvelle mesure des polluants de l’air intérieur sera mise en place pour pérenniser l’expérimentation de la surveillance de 75 pesticides présents dans l’air. Cette campagne sera réalisée par l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur. La fédération du bâtiment sera fortement mobilisée pour participer à la sensibilisation de la réduction des sources de pollution de l’air intérieur. Des formations et des actions de sensibilisation seront mises en place.

Axe 3 : favoriser les actions concrètes au niveau local

Le gouvernement souhaite renforcer la plateforme collaborative « Territoire engagé pour mon environnement, ma santé » qui recense les initiatives locales en santé/environnement pour accompagner les collectivités à mettre en place des actions concrètes. Parmi ces actions, citons le projet « zéro pesticide dans nos villes et villages » dans la communauté de communes Sud Vendée Littoral qui vise à réduire l’utilisation des pesticides dans les communes, à améliorer la qualité des eaux et préserver la santé des habitants. Ou encore l’action de sensibilisation des populations vulnérables à l’exposition aux polluants dans l’environnement mis en place dans la ville d’Aubervilliers.

Axe 4 : des projets de recherche plus ambitieux

Le dernier objectif du PNSE4 est de renforcer les connaissances scientifiques de l’impact des polluants présents dans l’environnement sur notre santé et les écosystèmes, grâce à des projets de recherche ambitieux et des outils performants.

La CLCV se réjouit des nombreuses ambitions du PNSE 4 qui vont dans le sens d’une meilleure information et protection des consommateurs face aux risques que peuvent présenter les polluants présents dans l’environnement. Nous attendons maintenant la mise en œuvre d’actions concrètes pour atteindre ces objectifs.

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