Plus de la moitié des Français déclarent posséder un animal de compagnie, avec en tête les chats et les chiens selon l'étude de Statista. Pour les prévenir ou les traiter contre les puces, les tiques et autres nuisibles, ils existent des antiparasitaires. Afin de connaître comment les maîtres les utilisent et leurs connaissances sur ces produits nous les avons interrogés via un questionnaire en ligne.

Des produits à manipuler avec précaution

60% des 270 maîtres qui ont répondu disent respecter les précautions d’emploi. Un taux bien faible quand on connaît la composition de ces produits exigeant de les manipuler avec la plus grande précaution. Nous nous sommes intéressés à la composition de 10 antiparasitaires (colliers et pipettes) pour chiens et pour chats, les plus vendus en pharmacie, lieu où se font plus de 50 % des achats pour nos répondants. Ils contiennent, pour la majeure partie d’entre eux, des pesticides dont trois potentiellement neurotoxiques : l’imidaclopride, le fipronil et le deltamethrine.

Conseils

  • Renseignez-vous auprès de votre vétérinaire avant de l’utiliser.
  • Lisez les précautions d'emploi
  • Portez des gants au moment de l’application du produit
  • Aérez après traitement
  • Ne laissez pas les animaux qui viennent d’être traités dormir avec vous, surtout avec les enfants

Santé, environnement : quid des effets potentiels ?

80% des répondants ne connaissent ni les effets potentiels des antiparasitaires sur leur santé et sur celle de leur entourage ni ceux sur l’environnement. Des informations pourtant importantes à connaître.

Par exemple, le fipronil, entrant dans la composition de certains produits de notre échantillon, est un insecticide potentiellement neurotoxique qui a été interdit dans le traitement des semences de maïs en 2013 sur la base du principe de précaution. Il a été associé par l’Inserm à une « baisse significative des performances cognitives des enfants » (1) et classé comme cancérigène possible par l’environnemental Protection Agency américaine (EPA) mais aussi classé par un règlement européen notamment comme toxique en cas d’ingestion et inhalation.

Autre exemple, les antiparasitaires peuvent contenir de l’imidaclopride, de la famille des néonicotinoïdes, c'est un insecticide très toxique pour les abeilles et dont le niveau de persistance dans l’environnement est très élevé.

Conseil

  • Optez pour des alternatives naturelles. Certaines marques proposent des antiparasitaires à base d’huiles essentielles de géranium, de lavande ou de citronnelle

Une fois utilisés ou périmés, les antiparasitaires sont jetés pour près des trois quarts des répondants dans une poubelle tout déchet alors qu’ils nécessitent un traitement particulier au regard de leur composition et des risques qu’ils représentent pour l’environnement. Ils doivent être déposés en déchetterie ou ramenés en magasin spécialisé. 

Réévaluation des risques et développement de l’information aux consommateurs

Les étiquettes des produits de notre échantillon indiquent la présence de pesticides potentiellement neurotoxiques. En prenant en compte les conditions réelles d’utilisation et l’avancée de la recherche sur l’impact de certaines substances sur la santé et l’environnement, nous estimons indispensable de réévaluer les risques que représentent les antiparasitaires pour animaux de compagnie. 

Les résultats de notre questionnaire pointent un manque de connaissance des consommateurs quant à la nature des produits utilisés, des précautions d’emploi et du tri des déchets. Il est nécessaire de renforcer cette information par une meilleure communication des pouvoirs publics, des fabricants, des vendeurs et des vétérinaires qui les prescrivent. Nous demandons aux fabricants de renforcer et adapter leur communication en fonction de la dangerosité du produit, de la composition des foyers et du type de logement, en délivrant des messages ciblés et simples avec par exemple des pictogrammes qui pourraient être affichés dans les points de ventes et salles d’attente des cabinets vétérinaires.

Produits, composition...  consultez notre enquête Les usages et pratiques des produits antiparasitaires pour chiens et chats

(1) « Impact de l’exposition environnementale aux insecticides sur le développement cognitif de l’enfant de 6 ans », INSERM, 9 juin 2015

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